JI HEON&DONG JUN


Il existe plusieurs types de personnes. Les extravagants, ceux qui se taisent et ceux qui n'ont rien à dire. Je suis plutôt du genre à ne rien dire mais je ne suis pas le sujet de la journée. Ji Heon. Kwon Ji Heon est l'une de ces personnes qui a le cœur sur la main et qui ne laisse pas tomber ses amis. J'en sais quelque chose, je suis une sorte de fervent admirateur sans pour autant l'être. Ce n'est pas une brute malgré son physique avantageux et ses muscles et il n'est pas stupide comme l'ont pourrait croire au contraire il est très intelligent, je ne suis pas du genre à parler des gens ainsi mais Ji Heon est une exception, c'est un ami, l'un de mes meilleurs avant tout. Aujourd'hui n'est pas un jour comme tous les autres, aujourd'hui pour la première fois je me convins moi même d'aller le voir, chez lui. Je ne sais pas si j'en ai le courage ni la force, ni si je pourrais sortir mais j'essayerais, pour lui, car je sais une chose, cela fait trop longtemps qu'on ne se parle pas, cela me fait peur, peut-être que notre amitié cessera à force, et je n'en ai pas envie.

Contrairement à mes habitudes, je me lève bien silencieusement aujourd'hui, normalement je suis du genre à écouter la radio pour changer mes idées mais là c'est moi qui fredonnait une chanson dont je ne me rappelais même plus le titre. Je pris conscience que je devais ce matin-là bien brosser mes cheveux, faire attention aux mèches et me brosser les dents impeccablement, on aurait pu croire que j'allais à un rendez-vous amoureux, mais c'était bien la première fois que je mettais le pied chez un de mes amis sans que ma mère ne m'ait elle même habillé...Vous pouvez imaginez à quand date ma dernière visite chez une connaissance. J'arborais un sourire digne des princes, tentant de sourire, avec peine je remarquais que mon visage n'était pas habitué aux sourires, mes zygomatiques ne marchaient plus ? Qui sait, ce serait bien possible vu les fois -que l'on peut compter sur les doigts de la mains- rares où je souris, ma denture a surement dût en prendre un sacré coup. Je pris une grande respiration avant d'aller m'habiller, ceci était facile après tout je ne suis pas du genre à manquer de style...non ?
Après maintes réflexions je finis par mettre un T-shirt assez simple représentant la Thailand, après tout n'est-ce pas l'un des plus beaux pays ? Et par dessus une veste, agréable et parfait, en plus cela me mettra au chaud [[ur=https://2img.net/h/oi45.tinypic.com/rbk0sn.jpg]x[/url]]. Je décidai finalement de mettre un jean délavé et des chaussures noir avant de m'en aller sans penser à prendre mon petit déjeuner, était-ce parce que je ne voulais pas perdre mon haleine made in Colgate ou parce que je n'avais pas faim ? Je n'en ai aucune idée, mais je n'eus rien à mangé ce jour-là. Je sortais, les yeux fermés et le cœur serré...dehors, c'était un tout autre monde jusqu'à ce que je m'aperçoive que je glissais des escaliers...Je devrais être plus attentif, dehors ou dedans, c'est la même chose. Je ne m'attarderais pas sur comment j'ai courus de peur devant un chat, j'ai sauvé un chien de la mort, je me suis fais attaqué par une grand-mère et que j'ai rencontré un groupe connu de Corée...En bref faites attention lorsque vous sortez. Finalement j'arrivais devant la porte du bâtiment. J'avais une peur effroyable au ventre à tel point que je me répétais de ne pas frapper à la porte, mon courage était comparable au cerveau d'un moineau, petit et presque invisible mais je redoublais d'efforts à tel point que je finis par frapper à la porte et par lancer quelque chose comme :

dong jun ▬ he--eon, est-ce que tu es là ?

Il y avait dans ce silence, comme un arrière-goût de regrets. Quelques années plus tôt, il y aurait eu l'odeur du café chaud remontant de la cuisine, les pas de son père dans le couloir, allant de la chambre de ses parents à la salle de bain. Il aurait su aussi, que sa mère l'attendait, assise près de la table, contemplant la porte béante, pour lui faire le plus grand sourire du monde lorsqu'il apparaîtrait enfin. Il avait été, et était sans doute toujours, son plus grand bonheur : il aurait fallu être aveugle pour ne pas le voir, et cela lui brisait le cœur chaque fois qu'il y repensait. Pour quoi, ou pour qui vivait-elle à présent ? Certainement pas pour son mari, un homme froid et sans amour. Alors serait-ce encore pour lui ? Toujours ? Pour ce fils rebelle et trop sombre, qui s'était empressé de fuir à l'autre bout du pays pour oublier cette vie qui ne lui convenait pas. Elle n'avait pas tenté de le joindre, lui ne s'en était pas senti le courage. Peut-être n'était-il pas plus fort qu'elle finalement. Ji Heon soupira, et tourna la tête vers la fenêtre de la chambre, seule autre pièce de l'appartement si l'on ne comptait pas la salle de bain. Ce n'était qu'un misérable petit studio, mal entretenu, mais assez bon marché pour lui permettre de garder quelques sous de côté une fois le loyer payé. Quoiqu'il en soit, il était encore très tôt, mais le soleil ne tarderais sans doute pas à pointer un bout de ses rayons. Dans un froissement de draps et de couvertures, il se redressa et passa une main sur sa nuque endolorie, les yeux à demi-clos. Il avait encore passé une mauvaise nuit, peuplée de souvenirs douloureux. Et pourtant, avait-il vraiment de quoi se penser malheureux ? Non, sans doute pas. Il était bien ici. Il aimait Séoul, s'y sentait chez lui, à l'aise parmi ses habitants, et s'il n'était pas riche, tout du moins gagnait-il assez pour avoir un toit et se permettre quelques petits extras. Alors non, non il n'avait vraiment pas de quoi se trouver malheureux.

Jetant un regard à son réveil, il pu constater qu'il était en effet très tôt. A peine cinq heures, et s'il avait sommeil, il savait d'ors et déjà qu'il ne pourrait pas plus dormir que lorsqu'il s'était allongé la veille. Renonçant à Morphée, il se leva et traversa la petite pièce, pour aller ouvrir la fenêtre et goûter à la fraîcheur matinale. Une brise traversa sa chambre, et assainit l'air de la pièce, qu'il embrassa du regard. Depuis quand vivait-il ici ? Trois ans ? Quatre ans ? Peu importe. Cela pouvait tout aussi bien faire mille ans, il n'avait plus l'impression d'avoir un jour vécu ailleurs, comme si tout ce qu'il avait pu connaître avant Séoul n'avait d'importance. Bien sûr, c'était faux, et rien de ce qu'il pouvait avoir fait, dit ou pensé, ne pourrait jamais être effacé aussi facilement. Dommage ? Non, pas vraiment. Au moins se souvenait-il de ses erreurs, et saurait ne pas les refaire, pour ne pas rater sa vie à nouveau, pour garder ces bases quasi saines qu'il avait su donner à cette seconde naissance. Il referma la fenêtre, et coupa ainsi court à ses tristes pensées. Il ne travaillait qu'à partir de vingt heures, et jusque tard dans la nuit, dans une petite épicerie ouverte vingt quatre heures sur vingt quatre, à quelques rues de son immeuble. Et jusque là, que pouvait-il bien faire d'autre qu'errer comme une âme en peine dans cet appartement qu'il trouvait soudain si vide ? Aish. Il prit sa tête entre ses mains, tentant de chasser toutes ces pensées négatives de sa tête. Les nuits blanches ne lui allaient décidément pas, depuis toujours elle ne faisait qu'aggraver sa tendance à revenir sur le passé, bien qu'il sache pertinemment que plus rien ne pouvait être changé. Ji Heon soupira encore, se redressa lentement, et quitta finalement la pièce, n'emportant qu'un Tshirt qu'il enfila en atteignant ce qui lui servait de cuisine. Ca n'était vraiment pas grand chose : une plaque et quelques placards, séparés du reste de la pièce par un bar. Il se servit un verre d'eau, avant de prendre place sur un tabouret, posé là, au hasard. La pièce était propre, rangée malgré les quelques vêtements qui traînaient là on ne savait trop pour quelles raisons. D'ailleurs, il n'était même pas sûr qu'ils lui appartiennent tous... Il sourit, avant de se perdre à nouveau dans ses pensées.

Il en fut tiré par un bruit sourd. Ji Heon sursauta, et son regard se porta machinalement à la pendule en face de lui, et qui marquait sept heures. Etait-il réellement resté là, sans rien faire, durant ces deux dernières heures ? Il n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage qu'une voix se fit entendre. Une voix timide, étouffée par le mur qui les séparait, et qu'il savait connaître. Il posa le verre qu'il tenait toujours sur le comptoir, avant de se diriger vers l'entrée, échevelé. Il ouvrit la porte, pour voir celui qu'il aurait reconnu entre mille, et ne pu s'empêcher de sourire à demie, alors qu'il peinait à cacher son étonnement. Dong Jun ? Qu'est ce que tu fais là ? lâcha-t-il finalement. Toutefois, conscient d'avoir peut-être été un peu trop brusque, il s'écarta avant d'ouvrir davantage la porte. Je... je veux dire... je ne m'y attendais pas. Tu es bien matinal, et je ne dois pas être très présentable dit-il avec un sourire en coin, invitant son ami à entrer d'un geste de la main.

désolé que ça ait pris tant de temps x_x & j'ai fais ça très court because je voulais te répondre mais quand l'inspiration me viendra vraiment je me mettrais au sérieux è_é

Je suis un fardeau, j'en suis sûr ! La première question formulée par Ji Heon était ce que je venais faire ici, je ne le sais pas moi-même que lui répondre ? Que faisais-je ici au fond ? Je voulais seulement le revoir en tant qu'ami, après tout les liens de l'amitié se renforçaient à mesure du temps que l'on voit nos amis non ? Peut-être qu'au fond nous ne sommes pas vraiment amis ? Ou je me complique trop le vie...Oui je crois bien que j'aurais mieux fait de ne pas venir, de l'éviter et de seulement le contacter de temps à autres, après tout l'amitié dépend aussi d'un changement d'habitude non ? J'ai l'impression que je me contredis à chaque fois que j'ouvre la bouche s'en est presque énervant mais je devrais mieux arrêter de réfléchir...Devant moi se trouvait Ji Heon, souriant à demi et vêtu d'un vêtement noir. Il n'était pas compliqué de voir ses muscles mais cela été normale après tout, il avait une carrure de boxeur et d'ailleurs son allure était plutôt imposante, en bref ce n'était pas un poids plume. J'arborais un visage plutôt serein pour ne pas montrer ma peur, on m'a toujours dit que plus on montrer que l'on était peureux et que la situation ne nous était pas favorable plus on pouvait nous rabaisser mais on ne m'avait pas dit si les amis le faisaient entre eux, c'est que je n'ai jamais eu d'amis, même pendant l'enfance.

dong jun ▬ je ne faisais que passer...enfin je faisais mes courses et puis voila je me suis dis que je pourrais venir te voir...enfin voila quoi...enfin, hum, si tu veux je peux partir...

Il me fit entrer bien avant cela mais je continuais à persister, s'il ne voulait pas de moi, je pouvais déguerpir, je ne voulais pas être encore un fardeau de plus, ou quelqu'un de trop, peut-être n'étais-je pas son vrai ami, je m'embrouille, merde ! Pourquoi tant de questions compliquées, nous sommes amis, Ji Heon et moi sommes plutôt froids et réservés. Comme l'eau, nous sommes les plus durs à comprendre, à saisir, à entendre et à capturer c'est ainsi qu'il n'est pas simple de savoir ce que nous sommes réellement entre ruisseaux, rivières, océans, mers...Nous sommes de l'eau, qu'elle soit inusable ou non-buvable, noire ou transparente, nous avons toujours quelque chose à cacher ou pas. Ji Heon ne me révèle jamais rien, je pense que c'est cette curiosité qui m'a mené chez lui et je pense même que c'est par sa faute que je me mets à vraiment devenir humain.


dong jun ▬ Ji Heon dis moi, les amis ça se voit souvent non ?

Je pris une grande bouffée d'air et soupirai. Je me mis à regarder de part et d'autre jusqu'à me retourner vers lui et de continuer ma phrase, d'un ton assez enfantin, car oui, je voulais le savoir, lui qui en savait plus que moi et qui se faisait plus facilement de tels amis.

dong jun ▬ Et ils se parlent souvent et se racontent tout...Ji Heon on n'est pas vraiment amis non ?

Je me tue, et puis je remarquai la bêtise de mes mots, tout en lançant un désolé, je me mis à regarder le sol.

ne t'en fais pas. Prend le temps qu'il te faudra, et poste la longueur qui te convient. Je suis loin d'être exigeante à ce niveau. =p

Je ne faisais que passer...enfin je faisais mes courses et puis voila je me suis dis que je pourrais venir te voir...enfin voila quoi...enfin, hum, si tu veux je peux partir... Et ces quelques mots l'atteignirent de plein fouet, et il ressentit une douleur plus vive que si Ding Jun l'avait frappé. Qu'il puisse seulement penser qu'il n'était pas le bienvenu le rendait malade : mais il se savait toujours trop brusque, incapable de cacher ses émotions lorsqu'elles lui venaient si naturellement. En d'autres cas, il n'avait aucune difficulté à rester neutre, cependant, il était encore tôt, il n'avait presque pas dormi, et tout cela ne pouvait que s'en ressentir, lui qui était si prompte à agir sans réfléchir. Voyant que son ami hésitait à entrer, voire même à s'enfuir, il soupira discrètement, maudissant ses propres défauts. Non. Reste. Dit-il finalement. Je suis désolé. J'aime que tu sois là. C'est... Il s'arrêta un instant, cherchant le mot approprié, sans parvenir à mettre le doigt dessus. Il opta finalement pour quelque chose de simple, de concis, qu'il agrémenta d'un sourire certes discret, mais tout empli de sincérité. C'est bien. laissa-t-il échapper après quelques secondes seulement de silence. Dong Jun était finalement entré, alors même qu'il cherchait la meilleure façon de se rattraper, et Ji Heon observa un instant le jeune homme, à peine plus petit que lui, qui se tenait là pour la centième fois peut-être, mais c'était bien la première fois qu'il le faisait sans son invitation. Son ami était discret, peut-être trop, bien plus que lui en tous les cas. Il ne l'avait jamais vu entouré, et s'il parlait peu, il le faisait toujours bien, et n'était pas du genre à babiller des heures sur des choses futiles. Il aimait ce côté de Jun, qui lui avait toujours paru comme quelqu'un de bien plus pur qu'il ne l'était. Peut-être ne le méritait-il pas, mais il n'était jamais parvenu à laisser derrière lui le jeune homme, qu'il traitait aujourd'hui comme un véritable frère.

Mais il le voyait toujours hésiter, et ne sachant pas quoi dire de plus pour le rassurer, ferma simplement sa porte, laissant la fraîcheur du couloir derrière eux. C'est alors qu'il lui faisait dos, que Dong Jun prit de nouveau la parole. Ji Heon dis moi, les amis ça se voit souvent non ? Il écarquilla d'abord les yeux, pris de cours, puis il fronça les sourcils, avant de se tourner de nouveau vers son ami, qui regardait de part et d'autre, ne sachant visiblement pas où fixer son regard. Mais quand il se tourna soudain résolument vers lui, Ji Heon pencha légèrement la tête, signifiant ainsi son incompréhension. Et bien, oui, sans doute. Mais c'est une notion relative, je suppose. Qu'est ce qui avait pu amener le jeue homme à venir jusqu'ici pour lui poser de telles questions ? Quelles incertitudes pouvaient donc bien l'assaillir ainsi, de si bonne heure ? Etait-ce sa propre réaction qui l'avait amené à douter si fort de ce qu'ils partageaient depuis des mois à présent ? Et ils se parlent souvent et se racontent tout...Ji Heon on n'est pas vraiment amis non ? Il le fixa intensément, un long moment, sans dire quoique ce soit. Qu'est ce que tout cela pouvait bien signifier ? Il ne comprenait décidément pas, et ne cherchait pas d'ailleurs, à comprendre quoique ce soit. Il se redressa soudain de toute sa hauteur, et croisa les bras, conscient de paraître sans doute sévère, mais ils n'appréciait pas la tournure que prenait les choses et ne voyait pas de raisons de le dissimuler. Qu'est ce que tu veux dire, exactement ? Il le toisa un moment, n'espérant pas vraiment de réponse. Il savait en son for intérieur que s'il lui avait posé une telle question, c'était simplement que comme à son habitude, il était tout sauf sûr de lui. Il connaissait son histoire, ses habitudes, les choix qu'il aimait faire... cependant, il ne pouvait s'empêcher d'être blessée par ce point d'interrogation qu'il posait sur leur amitié.

Si c'est une définition de l'amitié que tu veux, je n'en ai pas. laissa-t-il finalement tomber, alors qu'il se détendait, et dépassait Dong Jun, qui n'avait toujours pas bougé, attendant sans doute une réponse à ses trop nombreuses questions. Il prit le temps de ranger verre et vêtements, cherchant peut-être ainsi à dissimuler sa déception. Mais lorsqu'il n'y tint plus, il cessa toute activité, et se tourna de nouveau vers son ami : Tu sais déjà tout ça. Je veux dire... toutes ces questions... elles n'ont pas de raisons d'être, et tu le sais. Sommes nous réellement amis ? Pour moi oui. Des frères même. Mais ne compte pas sur moi pour te dire pourquoi. Et toi ? Toi quelle serait ta définition ? dit-il finalement, le souffle court, et les poings serrés.

han oki ♥ embrouilles morales pour mon perso x)

Toi quelle serait ta définition ? Ma définition ? Disons que je n'en ai pas tout simplement, l'amitié n'est pas vraiment l'un des domaines dans lesquels je suis expert. Cependant je sais une seule chose de l'amitié, ce n'est pas facile de la conserver, et la vraie amitié éloignée l'est encore plus donc j'imagine que les liens qui nous réunissent moi et Ji Heon doivent être assez fort, voir même très fort. Au départ j'étais retissent à l'idée de lui parler, de m'en faire un ami et même de le connaitre car il avait l'air beau parleur, effrayant, armoire à glace et un peu je dis bien un peu malveillant mais finalement il s'est avéré que Hunny était tout le contraire de tout cela, c'est quelqu'un de fiable, amicale et particulièrement sympathique. Drôle, protecteur bref un vrai frère mais je me suis toujours demandé, si ce frère ne me cachait pas des choses, pourquoi ne me parlait-il pas autant que ces gens que je ne connais pas...Ma seule peur est en fait qu'il me trouve inutile et qu'à un moment ou un autre, il se débarrasse de moi, comme une chaussette qu'on aurait trouée, des chaussures trop petites ou encore de la nourriture immangeable...Je pris sur moi et ne lui en parlai mais je finis par me décider à répondre, cependant je parlai d'une voix presque impossible à capter de façon à ce qu'il ne m'entende pas vraiment j'imagine :

▬ je n'ai pas de définition valable à te donner, je dirais seulement que nous sommes amis, et que je préfère que cela reste ainsi...mais dis moi ji heon, tu aurais une définition approfondie de...l'amour ? hum...ne va pas penser quoique ce soit, c'est juste pour savoir

Moi je n'en ai pas, l'athlète qu'est Ji Heon en a surement lui. Moi je ne suis jamais tomber amoureux alors que lui surement, il a surement dut "se faire" comme on dit plusieurs filles, il n'a pas l'air d'être quelqu'un qui reste un simple meilleur ami pour une fille et je ne le vois pas avec un homme, il pourrait peut-être m'aider en tant que grand-frère et mentor...Je m'aventurais là dans un sujet particulièrement intense, voir même inabordable normalement. Je n'attendais pas une réponse, c'en était presque une question rhétorique si l'on veut car en effet la seule réponse que j'attendais c'était celle de mon propre cerveau, étais-je apte moi-même à comprendre l'amour ? En d'autres termes avec ou sans l'aide de Ji Heon pourrais-je en savoir davantage sur cet étrange sentiment ? Aucune idée, ce n'était pas mon souhait, j'étais venu pour que l'on agisse comme des amis pas comme des étrangers, et là c'est ce qui se passait, je devais impérativement changer de sujet, d'une manière ou d'une autre...Je m'approchais alors de Ji Heon et souriant je lui fis un câlin. Je n'avais jamais osé jusque là le toucher d'une quelconque façon, pourtant je venais de l'enlacer de mes bras, fortement. Je n'étais pas aussi musclé que lui mais j'arrivais à serrer assez fort et là je ne voulais pas le lâcher, non je ne voulais vraiment pas.

▬ hunny ah. je suis désolé de toutes les embrouilles que je peux te causer, oublie ce que je dis, mianhaeyo...lui soufflais-je à l'oreille, puis je me rendis compte de l'imbécilité de mes mots, de la manière dont j'avais agis, cela ne me ressemblais pas, je n'étais pas comme ça, je n'étais pas quelqu'un qui agissait sans que l'on le lui demande...Je finis par le lâcher et je me retournais alors regardant le sol avec mélancolie, j'aurais voulu me cacher, m'échapper et pourtant je ne pouvais pas...Je ne pouvais plus.

▬ je vais au toilettes ! euh oui aux toilettes !

Je ne savais même pas où elles se trouvaient mais je me mis à regarder de droite à gauche, de gauche à droite jusqu'à trouver une porte, je l'ouvris et entrait tout en refermant par derrière, heureusement j'étais bel et bien dans les toilettes, je m'effondrais alors par terre sans prudence, j'étais trop perturbé par ces histoires d'amitié, de perte d'amitié et tout cela que je ne savais même plus ce que je faisais, je ne voulais pas perdre Ji Heon en tant qu'ami, ni le perdre tout court !

S'il y avait une logique à cette situation, Ji Heon ne la voyait décidément pas. Quelques instants plus tôt, il était encore seul, un verre à la main, le regard perdu dans le vague, à ne penser à rien, et débarquait soudain Dong Jun, avec ses questions sans queue ni tête. Allait-il si mal pour être si peu sûr des sentiments d'autrui ? Ils se connaissaient pourtant bien maintenant, et il aurait du pertinemment savoir que Ji n'était pas du genre à simuler, surtout pas lorsqu'il s'agissait de choses venues du cœur. La tête légèrement penchée, les sourcils froncés, il observait son ami, attentif à toutes ses expressions. Si quelque chose n'allait pas, il avait tout intérêt à vite le découvrir, avant que la situation ne s'envenime et que les malentendus les noient tous les deux. Je n'ai pas de définition valable à te donner, je dirais seulement que nous sommes amis, et que je préfère que cela reste ainsi... Mais dis-moi Ji Heon, tu aurais une définition approfondies de... l'amour ? Hum... ne va pas penser quoique ce soit, c'est juste pour savoir. Qu'il ne pense pas quoique ce soit ? Aish, mais c'était bien trop tard. Mais où donc voulait-il en venir ? Avait-il fait ou dit des choses que Dong Jun aurait pu mal interpréter ? Non, non il ne le pensait pas, toutefois ses paroles étaient sommes toute plus que troublantes. Il desserra les poings, conscient de la confusion qui régnait dans la tête de son ami. En était-il la cause ? Il ne préférait pas y penser, écarter cette idée. Après tout, il n'avait jamais parlé de cela, et s'il y avait bien une chose qu'il ignorait quant au jeune homme, c'était si quelqu'un occupait une place dans son cœur ou non. Mais avant qu'il n'ait pu réfléchir à une réponse quelconque, il le vit approcher en souriant, un tout petit sourire certes, mais qui ne manqua pas de lui réchauffer le cœur. Et Ji Heon avait beau être quelqu'un de tactile, c'était sans doute la première fois qu'il eut l'occasion de prendre son ami dans ses bras, lui qui s'était toujours montré distant physiquement. C'était une étreinte sincère, chaleureuse, et sans doute pleine de l'affection mutuelle qu'ils se portaient. Il y avait quelque chose de pur dans ce qui les reliait tous les deux, et sans doute cela était-il du à leur personnalité respective, dissimulée sous de bien trop épaisses carapaces de silence.

Hunny ah. Je suis désolé de toutes les embrouilles que je peux te causer, oublie ce que je dis, mianhaeyo... souffla-t-il soudain, ce à quoi il ne répondit que par un hochement de tête. Il ne le comprenait décidément pas. Toutes les embrouilles ? Mais où en voyait-il ? Il n'y avait que des malentendus dont ils étaient sans doute tous les deux responsables, ou peut-être un peu trop d'incertitudes du côté de Dong Jun. Rien qui ne mérite une telle... mélancolie ? Tristesse ? Oui. Voilà. Dong Jun lui semblait juste infiniment triste, et cela lui brisait le cœur. Il le serra contre lui à son tour, espérant peut-être que cela suffirait à chasser au moins quelques doutes de son esprit. Il ne savait tout simplement pas quoi dire, ni que faire pour arranger tout cela, et d'ailleurs, il ignorait ce qui n'allait pas. Jusque là, aucun nuage ne semblait assombrir leur ciel alors, pourquoi, un beau matin, les choses auraient-elles du être différentes ? Non. Il y avait certainement un événement quelconque qui avait chamboulé les pensées de son ami, et il aurait donné beaucoup pour savoir ce qu'il en était exactement. Mais avant que je n'ai pu dire quoique ce soit, Dong Jun me glissa soudain entre les doigts, et je le regardais s'enfermer dans les cabinets, un sourcil haussé. Comme tout ceci était bien étrange. En d'autres circonstances, sans doute aurait-il pu en rire, et c'est ce qu'il ferait d'ailleurs quelques temps plus tard, en y repensant. Mais ici et maintenant, tout cela avait des airs de tragédie qui ne lui plaisait pas du tout. Un bruit de chut se fit entendre, et Ji Heon se précipita vers la porte close. Aucun bruit ne lui parvenait, mais il ne savait pas s'il devait en être rassuré ou non.

Dong Jun ? commença-t-il après quelques minutes dans un silence complet. Dong Jun, si tu ne me dis pas ce qui ne va pas, je ne peux pas le deviner, et je ne pourrais pas t'aider. Je... Je ne comprends pas trop, tu sais. Est-ce vraiment noter amitié qui est en cause ? Si je t'ai fait une seule fois défaut, alors je m'en excuse. Tu m'as posé une question sur l'amour, et comme pour l'amitié, je ne pourrais pas te répondre. C'est... ce sont... des sentiments que chacun interprète à sa façon, non ? Tout ce que je sais, c'est que je t'aime et que j'ai l'intime conviction que l'amitié c'est cela. Qu'être ton ami, c'est t'aimer comme ça. Alors ne doute plus, s'il te plaît, c'est une souffrance qui n'a pas lieu d'être. dit-il simplement. Les mots avaient coulé sans qu'il contrôle quoique ce soit, et à présent il se sentait vidé, comme si ces quelques paroles lui avaient demandé toute son énergie. Que faire à présent ? Attendre ? Oui. Quoi d'autre.