... B-Bo. Pourquoi est-ce que t'as trois chihuahua dans les bras ? Son sourire s'était illuminé lorsque Jun Wan était apparu devant lui avec il ne savait quelle race de chien - dans tous les cas, quelque chose qui ne ressemblait pas du tout à ce que lui, il voulait. Mais l'important dans tout ça, c'était que lui, il l'avait trouvé, ce qu'il voulait. Enfin... presque. Il y en avait trois de ceux-là et il ne savait pas réellement lequel était le bon - l'élu, sa nouvelle « Diva. » Bo avait eu une façon très particulière de le choisir ; en appelant « Diva » - ironiquement, le répondant fut le seul mâle du lot. Malgré l'exaspération du plus vieux face à son choix et ses remarques sur la non-virilité de ce geste, ils avaient ensuite passé la journée à habiller le nouveau bébé de Bo et à faire les magasins. Longue journée - très longue journée. Ce qui expliquait la fatigue du plus jeune, ses pieds, son dos et même ses bras en compote après avoir traîné le chien toute la journée d'un bout à l'autre de la ville. Accompagné par son fidèle guide, Jun Wan, qui, bien sûr, était toujours aussi enthousiaste de l'accompagner pour le regarder dépenser des fortunes et des fortunes sur des choses qu'il pouvait lui-même avouer être... plutôt inutile. Oui, bon, mais c'était pour célébrer l'arrivée du nouveau bébé de la famille ; Diva. Et, non, il ne changerait pas son nom pour rien au monde. Même si c'était un mâle. Cela dit, il proposerait certainement l'idée au plus vieux de prendre le rôle du père puisqu'il était là, avec lui, lorsqu'il avait acheté Diva. Et il était le portrait craché d'un père - mh. On dit bien un père, pas un modèle, cela va de soi. Sans vouloir l'insulter. Quoi qu'il en soit, ce soir, il avait décidé de ramener Jun Wan chez lui. Il pourrait y passer la nuit et, cette fois, s'ils étaient chanceux, il ne serait pas obligé de le renvoyer par la fenêtre sous prétexte que son gentil papa venait de revenir à la maison. Son père, de toute façon, passait la nuit ailleurs ce soir. Bien sûr, Bo était assez con pour croire tout ce qu'il lui disait - non. C'était son père qui était assez con pour croire qu'il ne savait rien de ce qu'il faisait tous les soirs. C'est avec un long soupire qu'il poussa la porte, la refermant derrière le plus vieux et enlevant rapidement ses chaussures pour se laisser retomber contre la porte derrière lui, grimaçant sous le choc, comme si ce simple geste lui causait de telles douleurs - suivant toute sa colonne jusqu'au bout de ses orteils. Il adorait marcher, oh, ça, oui. Mais aujourd'hui, il avait un poids en plus. Et comme il ne savait pas du tout où il se trouvait et que Wan n'était apparemment pas le meilleur des guides en ce qui concernait les boutiques que le plus jeune pouvait fréquenter... eh bien il avait probablement marché dix fois ce qu'il aurait dû marcher en temps normal, et ça, simplement pour faire cinq ou six boutiques. Simplement, oui. Le chien jappa et Bo sourit, ouvrant un œil pour l'observer et le caresser une dernière fois avant de le laisser par terre, le suivant tandis qu'il découvrait sa toute nouvelle maison. Enfin... en titubant.


« Il est mignon - tu trouves pas ? Aish ! Wan, tu veux bien aller chercher la nourriture en bas ? Le sac est trop gros, j'ai mal partout. » Il se tourna vers l'autre lorsqu'il ne l'entendit pas bouger, détournant - enfin - les yeux de Diva qui se promenait et reniflait un peu partout où il passait. L'autre le regardait avec un sourcil haussé, l'air presque outré qu'il lui demande de faire cela, surtout après avoir passé la journée à endurer la secrétaire et bon... il retroussa les lèvres, sa tête retombant légèrement sur le côté et ses mains venant se poser sous son menton. « S'il te plaît Wany de mon coeur ? Tu sais que je vais m'effondrer sous le poids du sac. » Il s'approcha de lui et posa ses mains sur ses avant-bras, posant sa tête contre son épaule. « Tandis que, toi et tes muscles, mmh ! » Il lui adressa enfin un doux sourire et ce fut à peu près tout ce dont il eut besoin pour convaincre l'autre, qui allait chercher - l'immense - sac de nourriture au rez-de-chaussée, le laissant seul avec Diva dans l'immense condo. Pendant ce temps, il avait le temps de se mettre à l'aise après avoir fait visiter l'appartement au complet à son chien et attendre le plus vieux. Bon plan.

Son premier réflexe avait été de se débarrasser de ses vêtements pour enfiler un pyjama confortable, traînant toujours Diva dans ses bras, le laissant retomber dans son lit tandis qu'il observait la petite bouteille qu'il avait retrouvé dans ses sacs. Il se laissa retomber sur le lit, son dos se heurtant contre le matelas mais cette fois, ce fut pour le mieux et il ne put s'empêcher de fermer les yeux quelques secondes, soupirant de soulagement à l'idée de se retrouver chez lui, et tout particulièrement dans son lit, là, où tout était beaucoup trop confortable pour que l'idée de dormir ne lui traverse pas l'esprit. Mais il fronça les sourcils, tenant la bouteille haut devant lui. Ne pas dormir, pas maintenant. Jun Wan traverserait bientôt cette porte et serait déçu de voir qu'il ne l'avait pas attendu avant de dormir ! Ou enfin.. peut-être pas tant que ça. Son sourire s'effaça une seconde mais il secoua bien rapidement la tête, se redressant pour l'ouvrir, inspirant doucement l'odeur de cerise qu'émanait l'huile de massage. Il l'avait retrouvée sur le comptoir de la salle de bain, ne se rappelant même plus qu'il l'avait achetée la dernière fois qu'il avait pointé son nez au salon de massage. Chose qu'il n'avait pas fait depuis très longtemps, en fait, parce qu'il n'avait plus beaucoup de temps depuis son déménagement... il pinça les lèvres, refermant la bouteille pour ne causer aucun dégât. Le plus vieux entra à cet instant dans la pièce et son visage s'illumina alors qu'il tapotait le lit, ignorant volontairement l'air un peu blasé que portait l'autre. Normal après ce qu'il venait de lui faire traîner au travers de quatre étages. Il lui fit signe de laisser retomber le sac dans le coin de la chambre avant de se tirer un peu plus loin sur le lit, tenant toujours l'huile dans sa main droite, s'appuyant contre les oreillers. Ses jambes se croisèrent, allongées devant lui, attendant que l'autre ne vienne le rejoindre dans le lit avant de se tourner vers ce dernier, sa jambe se glissant contre la sienne et sa main, tenant la bouteille, se posant contre son torse. Un sourire malicieux dessina ses lèvres. « Waaan. Tu veux me masser ? » Silence. Il fronça les sourcils face à l'expression qu'affichait l'autre avant de laisser retomber sa main brusquement contre son épaule, pour ensuite lever la bouteille devant les yeux du plus vieux. « Le dos, idiot ! »

Laisse-moi crever quelques minutes de plus et ensuite j’te montre quel orgasme des mains de dieux peuvent produire sur un dos.


Le mot « orgasme » le faisait presque rougir. Enfin, voyons, Bo, ressaisit toi. Avec Jun Wan, t’en a pas fini si t’es pour rougir à chaque petit mot… légèrement… comme « ça » qu’il te sort. Hum, bon, oui. Il ne pouvait pas encore – pas tout à fait du moins – dire qu’il connaissait le plus vieux. Mais c’était évident, non ? C’est-à-dire, que Jun Wan était ce genre de personne. Le contraire absolu de Bo qui, lui, faisait attention, toujours attention à ne rien dire de déplacé ou alors… de « trop » - et dans ce sens-là, il savait lui-même ce qui était trop ou ne l’était pas. Ce que le plus vieux ne semblait, à l’inverse, pas vraiment assimiler. Sa tête s’était posée contre son épaule alors qu’il continuait de parler, déblater il ne savait quoi encore jusqu’à ce qu’il prononce le mot qui, définitivement, faisait déborder le vase. Ah non, il n’avait pas osé faire ce genre de jeu de mot pourri. Non. Vraiment. C’était digne d’un film d’humour typiquement masculin. Version homosexuel, peut-être, en fait. Parce que même si le plus vieux refusait d’être assimilé à ce rang, il était effectivement pire qu’homosexuel. Ses sourcils avaient à peine eut le temps de se froncer. Il avait prévu le coup. Son poing se resserra faiblement sur lui-même mais l’idée du massage qui venait le fit presque soupirer de bonheur et il leva lentement les bras, laissant l’autre lui retirer son haut pour se laisser retomber doucement contre le lit, ses mains se glissant sous l’oreiller qu’il ramena contre lui, ses yeux se refermant. Eh, lui avait-il tapoté les fesses ? – oui, il lui avait tapoté les fesses. Il se contenta d’une discrète grimace, son nez s’enfouissant dans l’oreiller, ses mains se resserrant légèrement contre le drap et ses jambes s’étirant de tout leur long alors que l’autre venait s’asseoir contre ces mêmes fesses. L’odeur de cerise infiltra soudainement ses narines et un mince sourire vint dessiner le coin de ses lèvres, son œil s’ouvrant juste assez pour le regarder en coin alors qu’il frottait ses deux mains ensemble, réchauffant l’huile entre ses paumes. J’ai un cours en massothérapie tu sais Les mains de Wan se posèrent contre ses épaules et un long frisson couru le long de sa colonne au contact du liquide beaucoup plus froid que sa peau en contraste. Il pinça les lèvres et referma les yeux, un court « hmm » traversant celles-ci. Devait-il croire à ce mensonge ? Jun Wan, un cours de massothérapie ? Certes. Et où avait-il trouvé l’argent et, surtout, la motivation pour un tel cours ? Non, en fait, la question c’était : comment était-il arrivé à écraser son propre orgueil et à se transformer en espèce de tapette aux mains d’or ? Ses yeux roulèrent sur eux-mêmes sous ses paupières et il se plaça correctement sous les mains de l’autre, tentant d’ignorer le chatouillement que lui causaient ses doigts contre son corps pour plutôt se concentrer sur les muscles qu’il détendait lentement au niveau de sa nuque. Il appuya d’ailleurs un peu plus sa tête contre l’oreiller pour découvrir cette dernière.

« Ah bon ? C’est bien, parce que moi je suis le fils adopté de Saint-Nicolas, tu sais. » … silence. Quoi, c’était nul comme blague ? Oui, en effet. Mais il ne s’attendait pas non plus à ce que l’autre éclate de rire – quoi que, il s’agissait tout de même de Jun Wan. On ne savait jamais avec lui. Cela dit… il oublia bien rapidement les blagues inutiles, un soupire s’échappant doucement de ses narines. Il n’avait peut-être pas réellement un cours en massothérapie – ou peut-être que si, au fond, mais Bo n’était franchement pas si crédule que ça… hm – mais tout s’annonçait bien. Pour le moment, et tant que ses mains ne dépassaient pas les limites. Au final, c’était un bon test pour le plus vieux. … et peut-être un peu, mais juste un peu, pour lui. Il se redressa légèrement sur ses coudes, ramenant ses bras sous son corps, sa tête retombant vers l’avant. Il était définitivement dans son élément – même si, normalement, enfin, logiquement, et surtout, habituellement, la masseuse, elle, ne s’assoyait pas sur ses fesses. Surtout pas. Non, mais ça, c’était prévisible. Il releva la tête au bout de quelques secondes et la tourna lentement, regardant le plus vieux par-dessus son épaule, haussant les sourcils.

« Ça veut dire que tu masses souvent les gens, hunh ? » Il retroussa les lèvres. Pourquoi n’arrivait-il tout simplement pas à imaginer le brun masser les gens – accessoirement ses petits-amis, ou alors ses conquêtes, ou quoi que ce soit dans le genre. Chose à laquelle, après réflexion, il n’avait pas réellement envie de réfléchir. Pour une raison qui lui était encore inconnue. Il secoua donc la tête et grimaça à nouveau, lui faisant signe de laisser tomber sa question, sa tête retombant contre l’oreiller. « Mmh. Peu importe – tu vas dormir ici, hein ? Ah. Papa n’est pas là cette nuit. Et cette fois c’est vrai. Alors tu peux rester. Cela dit – je ne sais pas si Sae Hee renter ce soir. Elle est peut-être là en fait. Alors… essaie de pas. Trop te faire remarquer, s’il te plaît. Non pas que j’ai honte de toi mais. Enfin tu comprends. Eh Wan, tu peux enlever ton jean ? C’est. Pas confortable. » Respire ! Dieu. Il remua sous lui. Et un sourire dessina à nouveau ses lèvres puisque cette même dernière affirmation lui rappelait drôlement leur deuxième rencontre, où le pauvre Jun Wan avait dû se dévêtir seulement pour le confort de ses royales petites fesses. Il glissa sa main contre sa cuisse et se redressa rapidement. « Oh mais j’y pense. Tu peux pas les enlever, tes mains sont toutes huileuses. » Il haussa un sourcil avant de laisser un faible rire, presque inaudible, mourir au fond de sa gorge. Il tapota la cuisse du plus vieux pour qu’il se redresse avant de se retourner vers lui, s’assoyant, faisant bien attention à ne pas coller son dos ne serait-ce que légèrement contre la couverture alors qu’il détachait son pantalon, lui indiquant de laisser ses mains dans les airs tandis qu’il le débarrassait de son pantalon.

Rien de sexuel. Non, il n’y avait rien de sexuel. Du moins pour lui, même s’il n’était pas assez stupide pour ne pas savoir qu’il y avait certaines choses dans ses gestes qui ne se faisaient pas dans certaines situations. Que même dans ses mots, il y avait définitivement des choses qui ne se disaient pas. Généralement, il le réalisait toujours par la suite, tout comme en ce moment même alors que ses mains glissaient contre les cuisses du plus vieux pour lui enlever son pantalon de la façon la plus simpliste, inoffensive et enfantine qui lui semblait être. Sans arrière-pensée, sans idées déplacées. Simplement pour le confort. Aussi ironique la situation pouvait-elle paraitre aux yeux de l’autre, chose dont il se doutait une fois de plus. Il laissa le pantalon retomber au sol, ses mains se glissant contre le corps de l’autre, venant se poser au creux de ses omoplates alors que ce dernier posait sa tête contre son épaule dans un soupire. Son nez vint se nicher au creux de son cou et ses yeux se refermèrent, un mince sourire flottant toujours contre ses lèvres. Lui menait-il la vie si difficilement ? Un agréable frisson traversa sa nuque lorsqu’il posa ses lèvres contre sa peau, résistant à l’envie grandissante de se laisser retomber sur le lit dans cette même position. Il hocha finalement la tête lorsqu’il lui fit signe de se coucher à nouveau contre le lit, se retournant prudemment, tentant toujours de ne pas salir le lit, ne réalisant pas qu’il avait laissé une trace sur sa hanche au passage. Son corps retrouva doucement le confort du lit, sa tête se posant contre ce même oreiller, son nez s’enfouissant au creux de celle-ci.

Jalousie. C’était bien la première fois que ce sentiment lui venait. C’était étrange. Presque humiliant, pour il ne savait quelle raison, en fait. Il n’avait jamais réellement eut de raison de se sentir de la sorte. Jamais de crise, jamais manqué de rien. Jamais de raison potable pour réellement se sentir inférieur ou alors jalouser quelque chose. Évidemment, il avait été élevé comme un bon petit garçon. On le lui avait fait remarquer très jeune qu’il n’avait absolument aucune raison de faire une crise et qu’il était déjà chanceux. Plus chanceux que la plupart des garçons de son âge. Enfin, en quelque sorte. Mh. Il soupira, ses paupières tremblantes avant de s’ouvrir pour fixer le fond de la pièce, ses lèvres pincées l’une contre l’autre pour profiter des mains du plus vieux contre son dos. Il n’y avait absolument aucune raison de réellement se sentir jaloux. C’était normal, après tout. C’était lui, qui n’était pas réellement normal, à ce niveau-là, s’il en croyait l’attitude de l’autre. C’était lui et puis c’était tout. Ses joues se gonflèrent une seconde avant que la voix de l’autre ne le coupe dans ses pensées, lui demandant qui était Sae Hee. Oh. D’ailleurs, Jun Wan ne savait même pas encore qu’il avait rencontré sa sœur. Lui ne savait pas non plus que Bo avait également une grande sœur. Il haussa lentement les épaules et tourna la tête, l’enfonçant contre l’oreiller, ses paroles étouffées.

« Aaah… je t’avais pas parlé d’elle. C’est ma grande sœur. Mh, tiens, d’ailleurs, j’avais oublié de t’en parler. » Il se coupa, se demandant finalement si c’était le bon moment pour en parler. Il avait bien l’habitude de tout gâcher, toujours, et c’était tout le temps le même scénario parce que, visiblement, aucun des deux ne savait fermer sa bouche lorsque ce n’était pas le bon moment. Parce que, bien sûr, tous les deux avaient le don également de toujours en rajouter et parler et ne plus arrêter. Quoi que, chez Jun Wan, c’était encore pire. Le plus vieux devait avoir un espèce de syndrome de la parole aigüe qu’il n’arrivait jamais à contrôler. Bo, quant à lui, n’arrivait plus à s’arrêter particulièrement lorsque des idées lui venaient en tête, qu’il n’avait pas parlé depuis plus de deux heures ou alors qu’il était stressé. Dans le dernier cas, le flot de paroles ne s’arrêtait plus et lui-même en devenait gêné. Pour finalement se couper et ne plus parler du tout. Ce qui rendait la chose horrible. Il inspira difficilement avec ses narines bloquées contre l’oreiller pour finalement reprendre la parole. « J’ai rencontré Ha Nah, elle est très gentille. » Il haussa un sourcil. « Elle m’a même fait visiter la prison de Séoul. J’ai également attrapé froid et elle sait – tout comme le policier – que je suis puceau. Mais oui, à part ça, elle est très sympathique. » Il redressa enfin la tête, l’oxygène lui manquant, tournant la tête, laissant un petit son s’échapper d’entre ses lèvres alors que le plus vieux avait touché un point particulièrement bien au milieu de son dos. Il bougea légèrement sous l’autre, comme lui indiquant de continuer sur ce chemin, ses orteils se resserrant sur eux-mêmes. Il pouvait sincèrement rester comme ça des heures et des heures de temps, lui, il n’avait absolument aucune objection. Par contre, l’autre… ah, il lui rendrait son massage. Un jour. Peut-être. En attendant, sa main se glissa contre sa cuisse à présent nue, ses doigts caressant délicatement la peau qu’il pouvait atteindre, s’agrippant doucement à celle-ci alors qu’il fermait les yeux. Il ne pouvait le nier. Il adorait cette proximité que lui procurait le brun, le sentir contre lui, ses mains contre sa peau, ses lèvres contre sa nuque – qui n’étaient pas réellement là, en fait, mais c’était tout comme si. Sa main remonta lentement le long de sa cuisse, jusqu’à ce qu’elle ne puisse se rendre plus loin, se glissant sous le dernier vêtement qu’il portait, touchant presque sa hanche pour la redescendre jusqu’à son genou. Ses ongles éraflèrent délicatement la peau de l’autre en signe d’appréciation.

QUOI ?

Il avait Presque sursauté lorsque l’autre avait haussé le ton si brusquement, comme s’il venait de dire la chose la plus absurde au monde. Bien sûr, il se faisait toutes sortes de scénario ! C’était une façon de parler, franchement. Non, non il n’avait pas réellement été en prison. Tsk. C’était une simple cellule et elle se trouvait directement dans le poste de police et c’est tout. Comme lorsqu’on devait y passer une simple nuit ou quelque chose dans le genre. Pas comme si Bo s’y connaissait réellement, en fait, parce qu’il n’avait jamais vraiment eu à passer une nuit en cellule ou quoi que ce soit. Il y était resté à peu près une heure, maximum deux, le temps qu’Ha Nah vienne le sortir de la merde qu’elle avait créé elle-même. Quoi que, bon, oui, il avait appris sa leçon. Ce n’était pas très normal de voir une personne qui s’enfuyait de chez soit par la fenêtre, il devait tout de même l’avouer. Il ne recommencerait plus. … peut-être. Ou alors il avertirait la pauvre Ha Nah de sa présence avant de le faire, cette fois. Meilleure résolution. Pour le plus jeune, en tous cas. Il avait beau lui faire signe de ne pas s’emporter, de se calmer, mais il ne l’écoutait pas et il continuait. Il se résolu donc à soupirer, ses yeux roulant sur eux-mêmes et se refermant, son menton s’appuyant fermement contre l’oreiller tandis qu’il déblatait – une fois de plus – sans vraiment savoir quand il devait s’arrêter. Il aurait du ne rien dire, au final. Pourquoi n’écoutait-il jamais ses instincts ? Sur ce coup-là, il ne pouvait se tromper, franchement ! Ridicule. Lorsque l’autre eut enfin terminé de s’énerver sur ce qu’il venait de lui dire et sembla reprendre ses esprits – tout cela après lui avoir martyrisé le dos, bien sûr – sa main put se glisser contre sa cuisse, jouant de sa magie habituelle sur le corps de l’autre qui semblait relaxer et se crisper à la fois. Tout un pouvoir, dis donc. Sa main vint se glisser sous sa cuisse alors qu’il pouvait sentir ses mains glisser jusqu’au bas de son dos, s’appropriant ses hanches tandis que Bo, lui, laissait sa main remonter contre la fesse du plus vieux qui se penchait au-dessus de lui. Faire attention – ça, c’était une vraie blague, parce que Jun Wan était la personne avec probablement exactement le moins de self-control qu’il connaissait.

« Personne ne m’a touché. Sauf ta sœur, mais je t’assure que ce n’était pas à des fins sexuelles. Et non, je ne l’ai pas crié – d’ailleurs, c’est la faute de ta sœur. Et j’ai parlé d’être puceau au présent. Hush, maintenant. » Diva fit alors son apparition, s’assoyant au pas de la porte, observant les deux jeunes hommes avec ce qui semblait être un dédain dans les yeux. Mais bien sûr, tout ça, c’était dans son imagination – parce que les chiens ne ressentaient tout simplement pas ce genre de sentiments. Ce que Diva lui prouva lorsqu’il leva la patte droite pour faire sa toilette avant de partir, son petit collier tintant à chacun de ses pas. A ce moment-là, s’il n’avait pas été ne serait-ce qu’un tout petit peu intelligent, il aurait pu croire que le chien n’était venu que pour approuver son point. Chose qui, encore une fois, était plutôt absurde. Mais le fil de ses pensées fut coupé lorsqu’il sentit le souffle de Wan courir contre sa nuque, un long, long frisson courant le long de sa colonne, le faisant presque frémir alors qu’il posait ses lèvres contre sa peau – juste comme il l’avait imaginé il y avait à peine quelques secondes. « Ne joue pas avec le feu Bo.» Il ne put s’empêcher de sourire, sa langue se pointant au coin de ses lèvres. C’était donc lui qui jouait avec le feu – ouais. Ce n’était pas non plus de sa faute si l’autre était un paquet d’hormones ambulantes, et il entrouvrit même les lèvres pour le lui répéter mais se ravisa, sa main remontant le long du corps de l’autre pour venir se glisser contre son épaule, appuyant doucement sur sa nuque pour que ses lèvres se posent réellement contre sa peau.

Bo avait peut-être un espèce de talent caché quelque part, faisait peut-être de la magie avec ses doigts inconsciemment pour rendre l’autre toute chose, lui causer toutes ces sensations sans même réellement le toucher aux bons endroits, quelque chose dans le genre. Mais si Bo l’avait alors Jun Wan l’avait aussi, même si, à l’inverse, c’était beaucoup plus normal pour le plus jeune de ressentir tout plus intensément. La simple idée que l’autre ait envie de lui était suffisante à le rendre hypersensible, ce pourquoi il était dangereux de laisser ces deux-là dans la même pièce, particulièrement lorsqu’il y avait un lit. Quoi que, même sans lit, c’était dangereux. Tant qu’il n’y avait pas foule – enfin… ça encore, il n’en était même pas certain. Cela dit… c’était le jeu du chat et de la souris. Toujours inconsciemment. Du moins pour Bo. Il le touchait sans réellement savoir ce qu’il faisait et l’autre le prenait dans un certain sens pour ensuite lui indiquer ce qu’il en pensait, ce qui faisait son effet sur Bo et finalement… ça ne terminait jamais. Alors il voulait que l’autre se contrôle, voulait également se contrôler lui-même, mais tous deux savaient que, au final, c’était impossible. Presque. Heureusement que le plus jeune tenait à ses propres valeurs, au fond. Il y avait tout de même une chose très remarquable chez l’autre ; Bo ne lui avait rien promis. Il ne lui avait même rien dit, jamais promis qu’il le laisserait un jour l’avoir entièrement ou qu’un jour il le laisserait le toucher plus que ce qu’il avait déjà fait ou même encore que lui, un jour, il le toucherait en retour. Mais il restait là, avec lui, n’allait pas contre ses demandes ou enfin, pas vraiment dans tous les cas, et était patient. C’était probablement ce petit côté du jeune homme qui le faisait, en quelque sorte, craquer. Craquer ? Non, voyons, franchement. Mh. Il hocha lentement la tête avant de venir poser sa main contre son poignet, son doigt traçant une des longues veines qui s’étirait jusqu’à sa main pour finalement glisser contre son doigt, récoltant un peu du liquide au bout de son index avant de tourner la tête, se tortillant lui-même juste assez pour pouvoir le regarder correctement. Son doigt glissa contre la lèvre inférieure du brun, s’arrêtant au milieu pour glisser entre celles-ci. Puis il retira son doigt, le posant contre les siennes, sa langue se pointant contre son index. « Goûte – c’est à la cerise. »

Après on se demande POURQUOI je suis toujours dans tous mes états ? Il ne put s’empêcher de laisser un faible rire s’échapper d’entre ses lèvres. Il n’avait pas tord, enfin, pas totalement. Mais Bo n’avait définitivement pas que ça dans la tête, notamment lorsque ses lèvres se posèrent contre son épaule, ses dents se resserrant contre sa lèvre inférieure alors qu’il lui obéissait sans aucune objection, se laissant retomber docilement contre le lit et le laissant faire. Pas besoin d’intervenir. Pas pour le moment et si jamais – il interviendrait plus tard et ce seulement si Jun Wan dépassait les limites. Des limites encore non définies, mais bien présentes dans la tête du plus jeune et ça, l’autre le savait lui aussi. Au premier coup de langue il frissonna simplement, mordillant l’intérieur de sa joue. Lorsqu’il put sentir les dents de l’autre se refermer délicatement contre sa peau, il sursauta presque, un nouveau son mourant au creux de sa gorge. Il se retint de le réprimander pour la simple raison qu’au fond, ce n’était pas désagréable. Au contraire, en fait. Il ne pouvait voir les marques rougeâtres que laissaient les lèvres du brun sur sa peau mais pouvait déjà les deviner, imaginait déjà le tableau le lendemain matin et, cette fois, ça ne le dérangeait même pas. Il fronça les sourcils lorsqu’il affirma qu’il n’avait pas goûté assez – il venait tout juste de…

« Ah ! » Froid – c’était horriblement froid, directement, comme ça, sur sa peau ! Parce que normalement il aurait dû le réchauffer entre ses paumes avant de poser ses mains contre son dos. Mais non, pour faire dans le différent, comme à l’habitude, il avait laissé le liquide couler lentement contre son dos, son ventre se contractant automatiquement et ses poings se resserrant légèrement sur les draps. Son doigt, beaucoup plus chaud, contrastait d’une façon d’autant plus agréable avec le liquide froid, envoyant de nouveau frissons au travers de son corps. Il pinça les lèvres une seconde avant d’ouvrir les yeux lorsque l’odeur de cerise fut plus forte prêt de son nez, réalisant que le doigt du plus vieux était à présent tout prêt de ses lèvres. Il l’observa une seconde avant de lever le regard vers le siens, le fixant sans bouger, un million de questions lui passant par la tête avant qu’il ne pose ses lèvres contre l’index qu’il lui présentait, ses lèvres enveloppant doucement ce dernier, sa langue venant récolter le plus de liquide possible avant de s’écarter lentement. Il pointa une dernière fois sa langue au bout de son doigt avant de baisser le regard, inspirant profondément alors qu’il recommençait son manège, son souffle courant le long de sa peau et ses lèvres tout prêt de son oreille. À quoi bon chercher des excuses ? Il le savait, et Jun Wan le savait encore mieux que lui… tout ça n’avait rien d’innocent et il ne pouvait même pas tenter de le nier. C’était comme plonger directement dans le gouffre et ne rien faire pour éviter la tragédie. Appuyer sur l’accélérateur juste pour accélérer les choses. c’est un pur hasard que chaque fois que les choses tournent… qu’il y ait de la nourriture en jeu ? Ironie. Pure ironie. Il haussa les épaules, ne cherchant même pas à trouver une raison pour laquelle c’était toujours lorsqu’il y avait de la nourriture ou alors, du moins, un truc comestible à portée. Dans un sens, tant mieux. Le plus vieux finirait par comprendre le fétichisme de Bo envers tout ce qui avait un rapport avec la cerise ou alors la saveur de cerise.

Il y mettait le paquet, sans même savoir qu’il en faisait déjà trop, que de longues vagues traversaient déjà son corps et que ses sens se décuplaient déjà. Ses dents qui se refermaient contre la peau de son cou, ses mains qui se posaient contre ses hanches et… le bas de son ventre qui venait se presser contre ses fesses mais ça – ça, il n’était pas encore convaincu. Pas encore totalement certain. Alors pourquoi, dans ce cas, ce geste le faisait-il déjà fondre un peu plus ? Un nouveau soupire vint s’étouffer contre l’oreiller lorsqu’il glissa sa langue contre le lobe de son oreille. Exactement comme il l’avait supposé. Si l’un cherchait l’autre, volontairement ou non, l’autre répondait et évidemment, en retour, l’autre allait chercher. Pour le moment, Bo essayait simplement de ne pas répondre. Ses paroles le faisaient tout de même sourire, parce que malgré la perversion qu’elles projetaient, elles étaient mignonnes en elles-mêmes. Dans un sens bien particulier et du moment où l’on se retrouvait dans la tête du plus jeune alors, oui, c’était mignon. En quelque sorte. Son dos se courba légèrement, ses fesses venant s’appuyer doucement contre son bassin, presque naturellement, comme si son corps avait décidé de lui-même que c’était la chose la plus naturelle et la plus normale à faire. Il murmura discrètement son prénom avant de se redresser lentement sur ses coudes, tournant lentement la tête.

« Et toi tu es l’homme le plus gourmand que je n’ai jamais connu. » Il lui tira la langue avant de venir chercher sa main, la tirant vers l’avant pour la faire glisser sous son corps, supportant le poids de l’autre avec plus de facilité qu’il ne l’aurait cru lorsqu’il retomba – quoi que doucement – contre lui. C’était peut-être la gêne qui le faisait agir de la sorte, et il blâmait encore la curiosité sur le fait qu’il n’arrivait pas totalement à l’empêcher de faire quoi que ce soit. Dans tous les cas, il ne lui demandait ni de continuer, ni d’arrêter, mais, profondément, il voulait tout simplement garder cette proximité avec l’autre sans tout gâcher. Ses doigts glissaient donc nerveusement contre les siens et son cœur battait fort contre la paume de sa main, ses yeux fermés et ses lèvres toujours pincées, ses paupières toujours légèrement tremblantes – ravalant sa salive. Il resta un long moment immobile à ne rien dire, tentant de retenir son souffle simplement par peur que les battements de son cœur le trahisse, s’essoufflant lui-même de la façon la plus ridicule qu’il n’existe. Il soupira enfin avant d’ouvrir les yeux, réalisant que l’autre créait une tempête de nouvelles sensations en lui dès qu’il bougeait ne serait-ce qu’un petit doigt. Surtout dans ce genre de moments. « Ce n’est jamais volontaire quand je joue avec le feu, tu sais. Mais c’est toi qui met l’huile au feu. … sans jeu de mot. »

Il y avait forcément des choses sur lesquelles les deux se trompaient. Question de jugement. Et d’inconnu. Si l’un ne connaissait pas le monde dans lequel l’autre vivait, Bo se faisait parfaitement aux deux mondes, aux moments qu’ils partageaient ensemble. Un mix des deux, un monde dans lequel ils pouvaient alors se permettre de se nourrir de malbouffe dans des plats d’ors, ou alors de se promener dans les quartiers les plus pauvres de la ville en limousine. Tous deux, de cette façon, apprenait certaines valeurs auxquelles ils n’avaient jamais pensé. Ou alors les voyaient d’une façon différente. Son monde à lui semblait peut-être extravagant aux yeux du plus vieux, tout comme celui de Wan semblait absurde aux yeux de Bo, mais il appréciait le résultat au final et c’était bien ce qui comptait. Même si ça devait être temporaire. Par exemple, le sourire qu’il lui adressait à l’instant était une chose précieuse en elle-même à ses yeux. Parce qu’il était sincère tout simplement. Ses lèvres toujours pincées blanchissaient à force d’y couper la circulation, sa main se resserrant contre la sienne tandis qu’il posait sa joue contre sa peau, inspirant lentement, tentant de calmer cet idiot de cœur qui s’emballait à rien. Il allait le trouver ridicule, se moquer de lui, le prendre pour un réel gamin s’il entendait ou sentait son cœur battre si rapidement pour pratiquement rien. Ce n’était pas de l’inquiétude, c’était juste… oui, au fond, c’était l’inquiétude qu’il remarque tous ces petits changements en lui qui en venaient à l’inquiéter. Petits changements discrets. Normalement. Il en rajoutait lui-même une couche avec tout ça. Babo. Puis un long moment passa en silence, pendant lequel son cœur lui jouait des tours, se calmant, reprenant la cadence encore plus rapidement pour revenir à la normale et recommencer son manège sans cesse. Le soir de tes 19 ans… tu ne dois. Tu dois annuler ce que tu as prévu de faire. Il cligna des yeux, presque surpris par ce que l’autre lui demandait de faire. Annuler ce qu’il avait prévu – c’était assez ironique en soit puisqu’il n’avait rien prévu en réalité. Maman n’était plus là pour lui faire plaisir et lui préparer un dîner à son goût et lui souhaiter une belle année. Pas la peine de se demander si son père se rappelait le jour de sa naissance. Cela dit, quelque chose de prévu, c’était poussé tout de même. Il écouta attentivement malgré tout, ses lèvres le trahissant finalement au fil de ses paroles, un sourire presque gêné éclairant les traits de son visage. Son silence sembla se prolonger éternellement avant qu’il ne daigne bouger, comme s’il tentait de savourer ses paroles sans tout gâcher, les répétant lentement au fond de sa tête. Ses lèvres se desserrèrent enfin pour laisser passer les quelques mots suivant. « Oui… oui. D’accord. »

Il se retint d’en rajouter, suivant pour une fois son instinct. À quoi bon plonger directement dans le sujet – surtout qu’il n’avait absolument pas envie de lui dire la date exacte à laquelle il était né. Oui, il avait vécu l’expérience assez souvent à présent, il était prudent. Merci maman. Incapable de mentir de toute façon, il se disait qu’avec un peu de chance, d’ici ce jour-là, Jun Wan aurait oublié. Comme ça, il ne serait pas obligé de lui dire la date précise et ça pourrait être n’importe quel soir dans la semaine suivante et il ne se moquerait pas de lui parce qu’il ne saurait pas. Non pas qu’il n’avait pas envie de passer cette soirée-là avec lui – même qu’il en avait envie plus que tout. Beaucoup plus qu’un grand diner à une table de trois-cent pieds de long avec deux-cent personnes qu’il ne connaissait pas tous habillés en costard, dans tous les cas. C’était juste… dommage. Dieu aurait au moins pu retarder la naissance d’une journée. Ou deux. Son fil de pensées fut à nouveau coupé lorsque l’autre planta ses dents dans sa peau, se pressant contre lui, soufflant contre son oreille. Ses doigts se refermèrent contre le drap, son cœur lui rappelant qu’il n’en avait pas terminé avec lui ce soir, reprenant à pleine puissance. C’est peut-être pour cette raison qu’il fut au moins à demi soulagé de sentir sa main glisser plus bas vers son ventre – le bas de son ventre plus précisément, s’apprêtant à enfouir à nouveau sa tête au creux de l’oreiller pour cacher son visage. Ce qu’il ne put faire, la main de Wan venant lui faire tourner la tête, ses lèvres se posant contre sa mâchoire. Il mordilla sa lèvre inférieure lorsqu’il vint lui quêter un baiser en réponse à son long mouvement de bassin, lui laissant tout de même docilement l’accès qu’il réclamait. Faible, faible petite poupée. C’était tout ce qui lui venait à l’esprit tandis que la main de l’autre remontait le long de son torse, ses lèvres s’écartant des siennes dans un souffle surpris, un faible son presque inaudible s’échappant de sa gorge tandis qu’il glissait son ongle contre cet-endroit-particulièrement-érogène. Il cligna des yeux, cherchant le regard de l’autre un instant – qu’il trouva rapidement. Puis il ravala sa salive, les paroles du plus vieux faisant soudainement prendre une teinte pivoine à ses joues. Il baissa la tête et marmonna des excuses.

« J’ai ? Je n’ai pas remarqué c’est. Pardon c’était nerveux. Je crois. » En effet. Il remarqua alors la pression au bas de son dos – qu’il avait lui-même cherché apparemment. Les quelques centimètres qui le séparaient à présent du lit et son dos légèrement cambré pour s’appuyer contre le corps de l’autre. Légèrement. En effet. Son corps retrouva rapidement le lit et il enfouit enfin sa tête contre l’oreiller comme il avait voulu le faire au départ, ses mains se glissant sous cette dernière et son souffle s’échappant lentement, tortueusement contre celle-ci. Immobile pendant plusieurs secondes, il assimila enfin les paroles de l’autre – celles qui ne contenaient pas « tes fesses d’or » - celles qu’il avait complètement passées par gêne. Il redressa alors la tête et fixa le mur devant lui, mordillant l’intérieur de sa joue. « C’est quoi ça pour toi les "choses bien et sans trop" ? »

Son regard avait automatiquement suivit la main qui se glissait contre son bras, son poignet, venant se refermer contre son poing fermement serré contre le drap. Et plus les secondes défilaient, plus il avait l’impression d’être comme un livre ouvert. Un journal intime sans cadenas. Que l’autre pouvait tout deviner, qu’il pouvait lire ses pensées. Qu’il était tout simplement ridiculement vulnérable et qu’il pouvait tout deviner d’avance, alors que c’était certainement complètement faux. Et digne d’un comportement paranoïaque – puisqu’il semblait en vivre une crise présentement. Être capable de t’impressionner… Sa main se décrispa lentement, sa paume se posant à plat contre le matelas tandis qu’il lui parlait de ses intentions. Ne pas s’exciter en moins de vingt minutes – facile à dire, oui. Difficile à appliquer. … même pour Bo. N’était-ce pas déjà ce qu’il faisait ? En moins de vingt minutes, certainement. … malgré mes envies inexplicablement puissante. Cette phrase le fit presque sourire, coinçant sa lèvre inférieure entre ses dents pour s’empêcher de laisser paraitre le rictus qui lui venait soudainement. Même encore, il n’arrivait pas réellement à comprendre ce qu’il y avait chez lui. Pourquoi il le désirait à ce point, pourquoi il avait envie de lui, pourquoi lui tout simplement. Parce qu’à en croire ses paroles, c’était la première fois qu’il désirait autant une personne. Forcément, à l’inverse, Bo ne pouvait qu’en dire autant. Il refusait toutefois d’associer ce désir au fait que c’était une première expérience. Rien n’était jamais gagné d’avance, et si ça avait été n’importe quel garçon ça n’aurait pas forcément été pareil. Parce que ce n’était pas qu’une histoire de toucher pour obtenir ce genre de réponses. C’était également la façon de le faire et il y avait une personne derrière ces touchers. Dans ce cas c’était Jun Wan. Et il se rendait parfaitement compte que l’autre devait le voir de cette façon lui aussi, chose qui n’aidait pas réellement à le mettre plus à l’aise. Dans tous les cas, c’était une bonne raison pour patienter et ne pas se donner si facilement. Alors c’était comme une preuve. À l’inverse, essayer de lui prouver que ce n’était pas seulement parce qu’il était le premier à le toucher de la sorte, ça, c’était un peu plus compliqué. À moins de le lui montrer directement, chose qu’il n’était pas prêt à assumer. Et que l’autre lui-même non plus, sans doute, n’avait pas réellement envie de voir. Du moins il l’espérait. Secrètement.

Ses bras se glissèrent sous sa tête, se croisant tandis qu’il y nichait son visage, une faible plainte s’étouffant contre l’oreiller en signe d’appréciation lorsqu’il déposa ses lèvres aux creux de ses reins. Son bassin se releva légèrement encore une fois, presque inconsciemment, son corps répondant plus naturellement aux avances du plus vieux. J’ai envie de toi. À un point fou. Une drôle de sensation passa au travers de son corps entier. Quelque chose qu’il n’aurait su décrire – n’aurait même su qualifier d’agréable ou désagréable. Quelque chose qui venait soudainement, se développait au creux de son ventre et le rongeait doucement de l’intérieur. Désagréablement agréable, ou alors l’inverse. Je ne veux pas que tu aies peur. Il inspira à nouveau, sentant les couvertures quitter lentement son corps, celui de l’autre quitter le siens et ses mains se poser contre ses hanches. Toujours docile, l’idée de résister ne lui traversa même pas l’esprit, son corps rejoignant le siens aussi rapidement qu’il s’était écarté du siens. Ses mains rejoignirent les siennes, sa tête se posant un instant contre son épaule alors qu’il le ramenait fermement contre lui. Il souffla doucement contre son oreille, son regard se posant contre sa joue alors qu’il lui assurait être capable de ne pas dépasser les limites. C’était absurde, totalement irrationnel d’y croire dans cette position et pourtant il buvait ses paroles, comme s’il ne pouvait dire que la vérité. Comme si au fond, il n’avait pas réellement le choix de le croire, parce qu’il voulait y croire. Et les limites, il ne les connaissait pas lui-même. C’était toujours instinctivement. Sur le moment. S’il prenait le temps d’y penser, il ne savait pas – ne savait plus. Mais lorsque ça allait trop loin, là, par contre, il savait le reconnaître. C’était un vrai fouillis, quand on y réfléchissait. Il se redressa pour lui faire face lorsqu’il lui intima de le faire. L’idée de sâlir les draps était à présent loin dans sa tête tandis qu’il baladait maladroitement ses mains sur le corps de l’autre pour se serrer contre lui, imitant son vis-à-vis, nichant son nez au creux de son épaule et mordillant sa peau lorsqu’il pressa son corps contre le siens.

… mais l’idée de salir les draps lui revint tout de même une fraction de seconde lorsque son dos toucha les dits draps, une grimace passant sur son visage l’instant d’une seconde. Il l’oublia tout de même rapidement. Le corps de l’autre contre le siens de cette façon était une bien bonne façon de corriger ses inquiétudes, particulièrement lorsqu’il se pressait de la sorte et que son bassin rencontrait le siens exactement de la bonne façon. Ils n’avaient eu qu’une seule « aventure » - et ça, c’était si on pouvait réellement le qualifier de la sorte… - et pourtant, ils parlaient déjà comme si ça faisait des mois et des mois qu’ils avaient envie l’un de l’autre. Il susurra à son tour son prénom tout prêt de son oreille, ses mains se glissant contre son dos, ses ongles griffant délicatement la surface de sa peau. Il était beaucoup moins crispé, beaucoup plus à l’aise, et pour cause – c’était beaucoup plus intime. Il se sentait déjà beaucoup plus près de lui et… c’était différent, très différent de la première fois. Plus intriguant et même plus excitant dans le sens où il pouvait le sentir contre lui et que c’était beaucoup plus flexible et confortable dans ce lit. Son pied glissa lentement le long de sa jambe, son genou venant se loger contre sa hanche, sa jambe s’enroulant autour de son corps. Sa main, elle, passa lentement sous la nuque du plus vieux, ses doigts s’infiltrant au travers de ses cheveux pour appuyer un court instant contre sa tête avant de tourner la sienne pour le regarder dans les yeux. Il pinça les lèvres. « Ce n’est pas de… toi que j’ai peur. C’est plutôt de moi. Je veux dire que… j’ai peur de l’inconnu, et forcément j’ai peur de… cet inconnu qui réside en moi. » Il baissa le regard, se demandant pourquoi il se sentait ridicule chaque fois qu’il affirmait quelque chose. Puis il posa ses lèvres contre sa joue, fermant les yeux, tentant de ne pas réfléchir à ce qu’il venait de dire. Ne pas chercher à savoir si ce qu’il avait dit avait un sens particulier, s’il y avait quelque chose de rassurant ou alors même quelque chose à comprendre dans ses mots. Il souffla contre son oreille et resserra ses jambes contre son corps, son pied descendant au bas de son dos, passant contre ses fesses pour se glisser entre ses cuisses. Il se serra un peu plus contre lui, son nez retrouvant sa place au creux de son cou, inspirant doucement le parfum naturel de sa peau. « Je… n’ai pas de regrets. Promis. »

Montre-moi ce qui te semble si effrayant. Il pinça les lèvres. Ce qui lui semblait si effrayant était probablement ridicule aux yeux de l’autre. Peu importe ce qu’il lui disait ou alors ce qu’il tentait de lui faire croire, ou bien peu importe la façon dont il tentait de le rassurer… il y avait toujours cette crainte au fond de lui. Pourquoi réagissait-il de la sorte, était-ce normal, devait-il en faire plus ou alors en faire moins, pourquoi son souffle refusait-il de se calmer, pourquoi son cœur en faisait-il à sa tête, pourquoi ses mains, ses bras, ses doigts tremblaient – la liste ne se terminait plus, des millions de questions, il en avait encore des tonnes et des tonnes comme ça qui lui passaient par la tête. Et lui – avait-il réagit de la même façon la première fois qu’une personne avait posé ses mains sur lui ? Jun Wan ne lui faisait pas peur, ça, il en était convaincu et s’était empressé de le lui dire, de le lui faire comprendre. Mais son regard sur lui était intimidant. La confiance était naturelle, surtout après ce qu’il lui avait fait faire la veille. Mais s’il n’était pas assez bien, ou alors s’il était ridicule, s’il se trompait sur toute la ligne et que quelque chose n’allait pas chez lui – des questions et des inquiétudes complètement ridicules. Et alors pourquoi ce désir grandissait-il si rapidement, pourquoi devenait-il si présent en sa présence. Pourquoi soudainement, tout semblait le ramener à ce genre d’envies et pourquoi s’obstinait-il à ne pas céder de la sorte ? Il glissa sa main contre sa nuque, cambrant doucement la tête pour répondre à son baiser. il y avait quelques jours encore – moins d’un mois – il n’avait encore jamais même posé ses lèvres contre celles d’un autre. Il n’avait encore jamais même eu le temps de penser au fait que cette personne serait possiblement un homme. Maintenant, à ce jour, c’était comme si tout avait été décidé d’avance, écrit dans un livre. Naturel comme tout qu’il se retrouve dans ce lit avec cette même personne. La tempête qu’il avait vécu il y avait de cela quelques jours déjà était bien loin, et il avait tourné la page comme rien n’en était. Avait tout bonnement accepté de vivre l’aventure au risque que ça ne mène à rien, s’était engagé à le revoir, ne s’était posé aucune question avant qu’elles ne semblent maintenant plus qu’évidente. Que Jun Wan ne le mette devant le fait. Alors, qu’est-ce qui lui faisait le plus peur ? Sa tête s’appuya contre l’oreiller, révélant sa gorge au plus vieux tandis que ses lèvres se promenaient un peu partout contre sa peau, amenant une vague de frissons au travers de son corps lorsque son souffle vint s’échouer au creux de son oreille. Il soupira à son tour, son souffle à lui venant mourir contre sa joue, ses cuisses se resserrant de plus belle contre son corps. …envie de voir cette même malice qu’il y avait dans tes yeux juste avant que tu ne me chasse par la fenêtre. Sa langue glissa contre sa lèvre supérieure, réfléchissant à ses paroles. Oui, c’était effectivement de la foutaise lorsqu’on disait que personne ne nous connaissait mieux que soi-même. Totalement. Parce que cette personne que décrivait Jun Wan, il ne la connaissait pas. Il ne l’avait encore jamais connue sous cet angle. Ironiquement, c’était le plus vieux qui l’emmenait à la découvrir, cette personne. Sa main droite se glissa contre son épaule, venant chercher sa main à lui, ses doigts se crispant avec force contre cette même main lorsqu’il vint à nouveau torturer un téton. Il inspira profondément, son dos formant une légère courbe, ses orteils se resserrant presque douloureusement. C’en était presque désagréable. Presque. Mais dans un sens positif. Chose qu’il n’arrivait pas à comprendre lui-même, dans tous les cas.

« Je… » Ses ongles marquèrent lentement le dos du plus vieux, ses genoux s’enfonçant presque au creux de ses hanches. Nouveau pincement de lèvres. Comment pouvait-il s’attendre à une réponse claire avec ce genre de traitement ? Et ces paroles, qui ramenaient certains souvenirs que son corps semblait particulièrement trouver agréables. Il soupira à nouveau avant d’ouvrir les yeux, baissant la tête pour retrouver son regard, son pied glissant le long de sa jambe pour retomber contre le matelas. « … ne sais pas. C’est. Comment réagir ou. Comment comprendre tes réactions ou… » Ses joues se teintaient doucement d’un léger rose, ses paupières se battant pour rester ouvertes, ses lèvres se pinçant constamment, empêchant les bons mots de s’échapper d’entre celles-ci. Et Jun Wan l’empêchant tout bonnement de se concentrer ou de s’exprimer correctement. C’était un tout. L’idée… il ne s’en rappelait plus vraiment. Si seulement il y en avait une. Parce que c’était ce qu’il semblait vouloir lui faire comprendre, que c’était l’envie, l’instinct. Il n’y avait aucun besoin de réfléchir dans ces moments-là et c’était tout. Ce qu’il n’assimilait toujours pas, visiblement, et il réalisa qu’il se sentait de plus en plus léger. Peut-être un peu étourdi, aussi. Que de sentir le corps de l’autre comme ça, contre le siens, ça le… oui. Ça, ça l’excitait et pourtant, il trouvait cette idée tellement malsaine qu’il n’osait pas y penser. C’était bien la première fois qu’il pouvait le sentir si prêt de lui et qu’il avait réellement la chance de découvrir un peu son corps, ne serait-ce que parce qu’il se collait à lui de la sorte, parce qu’il se trouvait présentement entre ses jambes, qu’il… était là, contre lui, tout simplement. Rien à voir avec les dernières fois. Sa main relâcha la sienne, revenant se poser contre son épaule, laissant ses doigts glisser le long de sa colonne pour s’arrêter au bas de son dos. Puis sa main retomba contre sa hanche, s’insinuant lentement entre leurs deux corps pour se poser au bas de son ventre, son index tournant autour de son nombril avant de glisser jusqu’à son dernier vêtement où il s’arrêta soudainement. Puis il remonta lentement le long de son ventre, son torse, sa main se posant à plat au niveau de son cœur. Il baissa la tête un instant, fermant les yeux – gêné. Il mordilla sa propre langue, son nez se posant contre sa peau une seconde avant de suivre la ligne de sa mâchoire pour retrouver son oreille, soufflant doucement contre celle-ci, y posant un baiser avant d’y glisser la pointe de sa langue.

On avait toujours dit que Bo était courageux. Particulièrement curieux et persévérant, même s’il se lassait rapidement lorsqu’il stagnait toujours au même niveau. Mais il ne savait pas réellement d’où ce « courage » là lui venait. Si on pouvait réellement le dire comme ça. Au fond, il ne trouvait d’explications que dans cette affirmation. C’était ce qui le menait à pousser les choses même s’il en avait peur. Ce qui le menait à. Il s’arrêta soudainement, la gêne reprenant le dessus. Puis il fut silencieux quelques secondes avant de bouger juste un peu, ses cuisses revenant se serrer contre le bassin de l’autre, le léger rose couvrant ses joues prenant une teinte plus foncée. « Wan, est-ce que tu es… » Il ferma un oeil.

Il ne savait pas exactement pourquoi il fermait les yeux chaque fois que l’autre pressait son basin contre le siens, ni pourquoi il pinçait les lèvres à toutes les fois… encore moins pourquoi le rouge lui montait si rapidement aux joues dès qu’il gémissait, soupirait ou resserrait ses mains contre son corps. Comme si ça pouvait l’aider à il-ne-savait quoi, comme si de fermer les yeux l’aidait à ne pas prendre entièrement conscience de ce qui se passait ou ce que lui faisait ressentir l’autre et pourtant, rien n’était atténué. Il ressentait parfaitement tout. Chacune de ses paroles, chacun de ses gestes, chacun de ses regards qu’il devinait facilement. Il n’y a pas de réponses à tes questions Bo. Il ouvrit les yeux, comme saisit par l’affirmation de l’autre. Mais scientifiquement parlant ce n’était pas logique. Une réaction physique avait ses raisons et ses réponses. C’était comme un calcul qui n’avait aucune réponse – il y en avait une, quelque part, peu importe le calcul qui précédait cette réponse. Peu importe la réponse, aussi ridicule soit-elle, elle était là quelque part. La suite le fit ravaler sa salive et il se força à regarder ailleurs. Il parlait lentement et gardait son sang-froid – enfin… presque – et était patient avec lui. Cela dit… maintenant, il se sentait comme un ridicule gamin à qui on faisait les cours de science physique. De sexe dans ce cas. Il ne put s’empêcher de rouler des yeux, même si le rouge de ses joues semblait à présent brûler, aussi vif qu’un feu. Le petit moment d’arrogance lui passa cependant bien rapidement lorsqu’il pinça ce même endroit contre lequel il s’amusait, couinant ridiculement, se tortillant sous l’autre. Il fronça ensuite les sourcils, fichant son regard dans le siens alors qu’il fronçait les sourcils. Traître. Pour la peine, il glissa son index contre son oreille, l’imitant moqueusement. Le bassin de l’autre se pressa contre le siens et lorsqu’il lui demanda si c’était ce qu’il croyait, fermant un œil, l’autre rougit à son tour, et la gêne du plus vieux le gêna presque lui-même – c’était la première fois qu’il voyait Jun Wan dans cet état.

Booo ! Mm… Toi aussi tu l’es... Le rouge, qui semblait s’être momentanément dissipé, lui revint aussi rapidement qu’il n’avait commencé à disparaître. Ses joues se gonflèrent par réflexe et il replia ses doigts contre son torse. Il hocha la tête sans vraiment être clair, oui ou non, peut-être, les lèvres retroussées, ses joues se dégonflant lentement alors qu’il clignait des yeux. Oui – enfin, c’était normal, non ? Forcément que ça l’était. La simple idée que l’autre le soit et qu’il soit collé à lui de la sorte le… il haleta et resserra ses genoux contre le corps du plus vieux lorsqu’il se pressa contre lui, un faible étourdissement lui venant momentanément. C’était comme s’il avait lu dans ses pensées et qu’il cherchait à le torturer un peu plus. Il l’étourdit encore plus lorsqu’il changea les positions, le plus jeune se retrouvant au-dessus, ses ongles se plantant dans la peau de son torse, son regard se posant automatiquement contre ses lèvres. Puis il redressa lentement la tête, son regard se posant finalement vers le siens alors qu’il glissait ses mains sous le dernier vêtement qu’il portait. C’était gênant et pourtant il arrivait toujours à se dire qu’il ne devait pas réagir et en faire une montagne, faire comme si tout ça était naturel parce que, malgré l’hésitation palpable chez l’autre, il espérait certainement que sa dite réaction ne soit pas négative. Elle ne l’était pas en soit, mais s’il s’était écouté, il aurait probablement éclaté de rire, se serait tortillé comme un idiot et aurait retiré la main du plus vieux – tout ça, c’était nerveux. Ses doigts se crispèrent à nouveau contre son torse lorsqu’il vint à nouveau titiller ce point qu’il venait justement de décrire comme zone érogène, sa tête retombant légèrement vers son épaule. Il y avait définitivement quelque chose de très gênant lorsqu’il savait que l’autre pouvait le regarder si facilement, et c’était probablement la raison pour laquelle il préférait actuellement se trouver sous lui. Comme ça… il pouvait le tirer, le garder contre lui, enfouir sa tête au creux de son épaule et au moins cacher ce qu’il ne voulait pas laisser transparaître sur son visage. Pour le moment… mais juste pour le moment – il détestait tout simplement le sentiment que ça lui causait. En même temps… en même temps, il ne pouvait s’empêcher de sentir les longues vagues de chaleur traverser son corps lorsqu’il le regardait de la sorte. Comme d’habitude, tout se mélangeait, rien ne faisait de sens et encore moins dans la tête de Bo. Son ventre se contracta sous l’effet de surprise de ses doigts chatouillant le bas de son ventre, ne pouvant empêcher le mince sourire qui lui venait tandis qu’il se redressait. Ses mains vinrent automatiquement retrouver ses épaules, se glissant doucement contre ses omoplates tandis que la main du plus vieux venait se placer sur son entrejambe. Cette fois, c’était lui qui bougeait son bassin, se pressant involontairement contre cette main et contre celui de Wan, cherchant à sentir – pas si subtilement que ça – son excitation à lui.

J’ai envie de te sentir au plus près du possible et de l’impossible, envie de t’entendre encore soupirer mon nom, envie de te toucher, de te goûter, de ne faire qu’un avec toi. Ici, dans le lit ou encore dans la cuisine contre le comptoir, dans mon lit à moi, dans le salon sur le divant, dans la douche, dans le bain, peu importe au fond.

Son corps s’était serré contre le siens, parce que plus il parlait, plus sa main se faisait insistante au bas de son ventre, et plus les images – malsaines – qu’il lui intimait lui semblaient excitantes pour une raison qu’il n’aurait su nommer. Il soupira contre son oreille – et cette fois, c’était involontaire – lorsqu’il bougea à son tour son bassin, sa tête retombant lentement contre son épaule, ses ongles s’incrustant dans sa peau. Il mordilla gentiment la peau sous son oreille, son nez retraçant la ligne de sa mâchoire, ses lèvres tout prêt des siennes. Tu es partout dans ma tête, dans mes fantasmes, dans mes rêves. Tu me rend dingue Ahn Bo Hyun. Ses jambes se replièrent contre le corps de l’autre, ses pieds se posant au bas de son dos. Il le rendait dingue. Ça signifiait ce que ça signifiait, et il ne voulait pas savoir si quelqu’un d’autre l’avait déjà affecté à ce point. Il se permettait d’être égoïste, au moins cette fois, et de ne penser qu’à lui. Ses lèvres se posèrent contre les siennes – il ne l’embrassait pas souvent lui-même. Ne faisait tout simplement presque jamais les premiers pas, au fond, et il le savait. Mais lorsque ça arrivait, il savait que c’était un point de plus pour l’autre, un pas vers l’avant. Se contrôlait-il toujours ? Où est-ce que tout cela allait mener, cette fois ? Encore des questions. Il inspira lentement, ses poumons se gonflant à leurs maximums avant de relâcher l’air presque douloureusement. Il resta un moment sans rien dire, sans bouger, à laisser l’autre continuer ce qu’il faisait sans protester. Mais au bout de ces quelques secondes, il se redressa enfin un peu, ses mains se posant contre le matelas, son corps se penchant légèrement vers l’arrière et sa tête en faisant autant. Besoin d’air, besoin d’éclaircir ses pensées. Il lui avait demandé de ne pas trop réfléchir mais c’était plus fort que lui. Et malgré tout, il pressait son bassin contre sa main et fermait les yeux, humant doucement, resserrant ses doigts contre la couverture. Encore une fois, il dut prendre quelques secondes avant de daigner baisser la tête pour le regarder, ses pupilles noircies se posant dans les siennes, son image se reflétant dans les yeux du plus vieux. Il se redressa lentement et posa ses mains sur les épaules de Jun Wan, le repoussant jusqu’à ce que son dos retrouve à nouveau le lit, se glissant lascivement contre son corps jusqu’à ce que son torse ne vienne toucher le siens. Il posa ses lèvres contre son épaule avant de se redresser juste assez pour le regarder.

« Wan, s’il te plait ne… me prend pas pour un gamin, c’est gênant – je veux dire… je sais que c’est. Normal d’avoir certaines réactions pour certains gestes ou alors certains touchers mais… j’ai besoin de temps et c’est tout. J’ai besoin d’apprendre à me connaître encore un peu avant de te laisser aller trop loin. Mais je veux bien accepter d’être guidé.» Il mordilla le coin de ses lèvres avant de lui adresser un mince sourire – gêné, mais présent. Puis il murmura un « par toi. » avant de baisser la tête, se collant à lui, son oreille se posant au niveau de son torse pour écouter les battements de cœur du plus vieux. Il voulait bien avancer avec lui, lentement, mais avancer tout de même et s’ils ne faisaient qu’un pas à toutes les fois, toutes les deux ou trois fois, ça lui suffisait, à lui. D’en parler sans tabous, c’était déjà un pas pour lui, et ça en signifiait déjà beaucoup. Si ça avait été trop rapide la première fois que l’autre avait posé ses mains sur lui, ils avaient encore beaucoup de temps pour repartir du bon pied à présent. Maintenant qu’il lui faisait confiance et qu’une certaine complicité s’installait entre les deux… il serait là demain. Demain, après-demain, la semaine d’après et le mois prochain et même l’année prochaine s’il le fallait mais il serait là. Ses mains retrouvèrent le lit, se posant de chaque côté et il se redressa doucement, son regard vagabondant le long du corps de son amant, s’arrêtant au bas de son ventre. Il louchait, évidemment. Sa main droite se posa contre ses côtes et descendit jusqu’à sa hanche, s’arrêtant une seconde avant de passer contre son vêtement, s’arrêtant contre son membre. Immobile une fois de plus, ses doigts se refermèrent lentement sur eux-mêmes. Il pressa légèrement avant de retirer sa main, presque inquiet d’entendre l’autre, de le sentir drôlement tressauter contre sa main, redressant soudainement la tête pour retrouver son regard. « Désolé j’ai – trop fort ? Pardon c’est…» Il ravala sa salive et se ravisa en posant sa main contre sa cuisse.

DIX MINUTES? J’pourrai jamais survivre jusque là.. Un sourire amusé avait dessiné ses lèvres alors que l’autre semblait enfin réaliser ce que le plus jeune lui avait demandé. Soit, s’il serait capable de résister encore dix minutes avant de ne faire quoi que ce soit. En même temps, c’était con, mais ça le préparait mentalement et s’ils gardaient cette règle toutes les fois, peut-être que… peut-être que, oui, ça l’aiderait à se sentir plus à l’aise – qui sait. C’était moins pire lorsqu’on s’y préparait d’avance, non ? On avait au moins le temps d’y réfléchir. Et puis, ce n’était pas comme s’il pouvait se faire les pires scénarios ou quoi que ce soit – il n’allait tout de même pas se faire percer ou quelque chose comme ça, c’était juste… voilà. Enfin non j’veux dire … eeh. C’était d’autant plus hilarant lorsqu’il réalisait la tempête qu’il causait chez le plus vieux. En moins de deux minutes, il avait réussit à le gêner, à le faire gémir et à le désespérer, presque involontairement toutes les fois. Presque, mais dans tous les cas, c’était tout un accomplissement pour le jeune homme. Il fut presque étonné lorsqu’il changea à nouveau les positions. C’était parce qu’il n’avait pas confiance en lui ? Oh, parce que franchement, ce n’était pas comme si Bo était sa plus grande menace – quoi que, peut-être, mais bon… il n’était pas prêt à déchirer ses vêtements et à lui sauter dessus tout de suite. Un jour peut-être. Et même cette idée le faisait presque rougir, alors c’était pour dire. Il accepta sans broncher le baiser de l’autre, laissant un gémissement de surprise passer au travers de ce dernier lorsque les fesses du plus vieux se pressèrent contre son membre. Il le regarda avec un air presque boudeur avant qu’il ne revienne titiller cette partie de son torse, ses yeux se refermant, roulant sur eux-mêmes. Traître, traître, c’était lui qui gâchait toujours tout chez lui, qu’on ne le blâme pas. « Tss, tu sais très bien que tu – mh. Es ton propre ennemi dans tout ça ! C’est toi qui a toujours les idées qui déraillent vers des trucs… pervers. Oui c’est ça, tu es un gros pervers, voilà ! C’est moi qui devrait te faire ce genre de promesses. » Sa main vint s’échouer contre sa cuisse avant de remonter le long de cette dernière, contournant l’endroit qu’il lui avait interdit pour les dix prochaines minutes – ironique, puisqu’il semblait lui demander tout le contraire il y avait de cela à peine… quoi, deux minutes ? Peut-être même moins, en fait.

Sa tête retrouva rapidement son appui contre l’oreiller, se cambrant doucement alors qu’il s’attaquait à son cou, y déposant une tonne de baisers avant de revenir au point initial, ce qu’il semblait avoir parfaitement deviné être très sensible chez lui : un téton. Son dos se cambra doucement tandis que l’autre ramenait sa main au-dessus de sa tête, l’empêchant – volontairement ou non – de bouger à sa guise. Sans savoir pourquoi ni comment l’expliquer, il avait l’impression que l’autre savait exactement comment agir, quoi faire pour que tout lui semble décuplé. Comme sa langue, présentement, qui s’amusait à chatouiller ce point, ses dents qui venaient le torturer, et même son souffle contre sa peau lui semblait rendre celle-ci horriblement sensible. Il soupira discrètement – ou peut-être pas tant que ça, en fait -, réalisant qu’il avait retenu son souffle encore un peu trop longtemps tandis que l’autre avait déjà trouvé comment passer le temps. Mais ce n’était pas tout, non, parce qu’il pouvait parfaitement le sentir bouger contre lui, rendant la chose encore pire. Ses doigts se resserrèrent contre sa paume, ses yeux se refermant et il murmura son prénom, peut-être un peu trop bas, trop faiblement, ou peut-être que ça ressemblait un peu trop à un encouragement parce que ça ne semblait pas du tout atteindre l’autre. Il se répéta, plus dans une supplique qu’autre chose cette fois, son dos se courbant encore un peu et son bassin se pressant un peu plus fortement contre le siens. Avait-il seulement une idée de ce qu’il lui causait ? Bientôt, sa main libre vint se glisser contre son bras, se posant sous sa nuque pour s’infiltrer dans sa chevelure et tirer brusquement contre sa tête. Il cligna des yeux et fronça les sourcils, le forçant à redresser la tête pour l’enfouir au creux de son épaule.

Son torse levait rapidement, haut, bas, haut, bas, bas, coupé, trop rapide, trop lent, douloureux son souffle, mais tout ce qui était important au fond c’était que l’autre reste ainsi collé à lui et ne bouge pas trop. Chose qu’il ne faisait pas, malgré tout le pouvoir mental qu’il tentait d’utiliser sur lui – parce qu’avouons le, il n’avait pas grand pouvoir physique sur lui et Jun Wan remportait la manche haut la main ; quoi que. Il tourna lentement la tête, son nez glissant contre sa joue. Il avait parlé de son entrejambe mais de rien d’autre, alors si Wan avait le droit de s’aventurer à cet endroit, il avait tous les droits de le faire lui aussi. Il se redressa lentement, défiant malgré lui l’autorité de son aîné, replaçant ses jambes de chaque côté du corps du brun pour qu’il se place entre ses jambes. Retour à la case départ, au final. Cette fois, il écarta les jambes pour qu’il appuie son bassin contre le siens, lui promettant tout de même qu’il ne ferait rien pendant ces dix minutes, ne toucherait pas avec ses mains ni ne regarderait – ohmondieu, allait-il regarder – non, ne pas y penser, surtout pas. Sa main refit le même chemin, venant appuyer contre sa tête pour qu’il s’appuie contre son épaule encore une fois, ses lèvres suivant la ligne de sa mâchoire. Il s’arrêta lorsqu’il arriva à son oreille, sa main glissant lentement – très lentement – le long de sa colonne, ses doigts frôlant à peine sa peau, observant du coin de l’œil les réactions de l’autre. Puis il ferma les yeux et resserra ses cuisses contres ses hanches, appuyant volontairement son bassin au siens avant de murmurer son prénom, directement dans son oreille, laissant un soupire – chaud – s’y échapper par la suite. Puis il la mordilla sans merci, y ajoutant sa langue au passage.

Bo… n’était peut-être pas doté d’un sens de la perversion extrême ou de quoi que ce soit dans ce genre mais il apprenait vite les règles du jeu. Et s’il y avait bien une chose qu’il adorait faire, c’était évidemment jouer. Il n’était pas mauvais perdant – enfin… - mais il aimait bien en faire à sa tête et jouer comme bon lui semblait. Alors prendre les règles, les modifier un peu sans réellement les modifier de façon à ce qu’on ne puisse vraiment dire que c’était de la triche… c’était bien dans sa palette. Au bout d’un moment, il lâcha son oreille, appuyant tout de même à nouveau son bassin contre le siens et laissant un gémissement lui étant particulièrement adressé passer la barrière de ses lèvres, toujours tout contre son oreille. Qu’est-ce qui l’excitait – quels mots, quels sons, quelles situations. Il ne le savait pas, pas encore, mais n’était-ce pas sa mission que de le découvrir ? Il ouvrit les yeux et observa le cadran numérique sur la table de chevet tout prêt. Deux minutes. Deux minutes étaient passées et il n’en restait plus que huit. Ce n’était – « Pas si horrible que ça, ne ? Dix minutes c’est rien. » Sa tête retomba contre l’oreiller et il lui adressa un sourire malicieux. Un sourire de gamin, celui qu’on aurait envie de détester, certainement. Puis il glissa son index contre son torse, comme si de rien était, celui-ci s’arrêtant au niveau de son cœur. Il lui adressa alors une moue. « Si moi je peux pas toucher, toi tu peux toujours le faire. C’est pas une règle ça non ? » Il haussa les épaules, encore une fois comme si de rien n’était et baissa la tête, regardant ailleurs, faisant comme s’il n’avait rien dit – parce que, forcément, non, Bo ne dirait jamais quelque chose comme ça. Si ? Mh.

Han mais lâche cette oreille un peu bordel que j’sois capable de ARG ! Il rigola – toujours contre son oreille – sa langue se glissant contre sa lèvre inférieure alors que l’autre semblait s’énerver aussi rapidement que ce geste l’excitait. C’était drôle. Mignon, et drôle. Mais son rire fut rapidement coupé lorsqu’il attrapa ses poignets, hoquetant, surpris. Ce qui suivit fut d’autant plus surprenant – dans le bon sens, cela dit. Son dos se cambra presque douloureusement, son bassin s’appuyant au siens qui se pressait déjà, ses lèvres entrouvertes laissant une longue et douce plainte passer entre ses dents serrées l’unes contre l’autre. Baby Boo… t’es tellement pervers! Il hocha inconsciemment la tête, même pas certain de comprendre lui-même ce qu’il venait de lui dire. C’était pire lorsqu’il lui tenait les mains de la sorte. Il était drôlement faible dans cette position. L’impression de ne rien pouvoir faire et l’idée de subir sans pouvoir le lui rendre et d’être complètement… complètement contrôlé par le plus vieux était pourtant étrangement excitante. C’était un peu malsain, certes. Il le réalisait, au fond. Et pourtant, ça ne le dérangeait pas tellement. Pour l’instant, bien sûr, parce qu’après, ça ne serait certainement plus le même scénario. Puis ses mains furent relâchées et, évidemment, son premier réflexe fut d’ouvrir les yeux lorsqu’il bougea, suivant du regard la main de l’autre qui se glissait le long de son torse pour se glisser… sous son boxer. Un long frisson le parcouru lorsque sa main se… lorsqu’il… il dut fermer les yeux deux secondes, le rouge revenant rapidement à ses joues. Mais il ne tint pas longtemps le suspense et rouvrit évidemment les yeux, un faible « Mmh - » passant ses lèvres. Sans mots. Il avait envie de lui donner une bonne poussée et de le traiter d’idiot. Non, de regarder. Non, en fait… en fait, il ne savait absolument pas ce qu’il voulait et un rire nerveux fut la seule chose qui lui vint sans qu’il n’ait à réfléchir, sur le coup. Il ravala difficilement sa salive, pinçant les lèvres à ses mots. Résistant à l’envie de lui dire qu’au fond ça l’arrangeait. En même temps, c’était tout simplement étrange et. Oui, juste étrange. Il roula simplement des yeux face à sa blague, posant enfin ses mains contre son torse, le tapant sans réellement le taper, sans force. Il ne put s’empêcher de laisser un nouveau rire s’échapper contre sa peau lorsqu’il glissa ses mains contre son ventre. Wan ne l’avait peut-être pas encore réalisé mais le plus jeune était chatouilleux – très chatouilleux. D’ailleurs, la première nuit qu’ils avaient passé ensemble, ne s’était-il pas moqué de lui en le chatouillant sans pitié lorsqu’il avait apprit qu’il était toujours puceau ? Ce souvenir était presque – non, il était très embarrassant et il préférait ne pas y penser, au final. D’ailleurs, la famille de Jun Wan au grand complet finirait par l’apprendre.

Il le laissa le redresser sans aucune résistance, passant ses mains contre ses bras, caressant sa nuque tandis qu’il se laissait retomber contre lui et pressait son bassin contre ses fesses. Il pouvait parfaitement sentir le membre du plus vieux s’insinuer entre ses fesses, se presser contre lui, et il ne savait toujours pas comment prendre ce geste. Oui, bien sûr qu’il savait ce que ça signifiait, il n’était pas si idiot que ça. Bien sûr qu’il savait où Jun Wan voulait en venir lorsqu’il se pressait de la sorte contre lui et bien sûr que ça lui faisait un petit quelque chose – du moins, ça lui faisait un certain effet et peut-être que ça aussi, ça venait de la curiosité. Parce qu’au fond, c’était sûrement bon, non ? Il devait encore développer cette partie là – que ce soit niveau fantasme, désir ou quoi que ce soit et ça, l’autre le savait certainement. Alors oui, c’était particulièrement étrange… stressant et inquiétant. Ses mains glissèrent contre son dos pour resserrer son corps contre le siens, lui tirant la langue lorsqu’il lui affirma préférer ne faire absolument rien sans rien voir ni toucher pendant les cinq prochaines minutes plutôt que de ne s’occuper que de lui-même.

– Jun Wan avait... peut-être eut raison, finalement. Parce qu’en fait, les cinq minutes d’après s’étaient passées plutôt lentement. Entre quelques baisers, quelques touchers, quelques marques d’ongles ici et là, les lèvres et les doigts qui se promenaient un peu partout, Bo n’avait pu s’empêcher de regarder le cadran. Cinq fois exactement. C’est-à-dire, chaque fois que les minutes changeaient. Et le temps semblait passer tellement lentement que les cinq minutes en questions avaient parue durer le triple. Horrible, oui, mais ça, il ne l’avouerait pas parce que lui aussi, il avait son propre orgueil. C’était pathétique, au fond, qu’ils en soient à se mettre une limite de temps. Un couple normal – ils n’étaient pas un couple – encore moins normal – n’aurait rien fait avant d’être totalement prêt. Mais, non, eux… c’était une étape à la fois et ces étapes en question n’étaient pas particulièrement dans la norme des choses. Lorsque la dernière minute changea enfin, il tourna la tête vers l’autre et haussa un sourcil, un sourire amusé se dessinant sur ses lèvres. Oui, et maintenant que ces vingt minutes s’étaient écoulées, qu’allaient-ils faire ? Allaient-ils se mettre des règles ou allaient-ils réussir à délimiter sans un mot les limites ? C’était à l’instinct, au final. Et c’était à lui-même de décider ce à quoi il se sentait prêt, le rythme qu’il voulait appliquer et jusqu’où il laissait l’autre pousser. Ses mains descendirent le long de son corps, ses doigts s’infiltrant sous le boxer de l’autre et il resta encore quelques secondes sans bouger avant de les passer contre ses fesses, les glissant lentement jusqu’à ses cuisses, sentant déjà son membre toucher son ventre. Son regard se planta alors dans celui du plus vieux, s’assurant de ne pas le baisser. C’était tentant mais beaucoup trop gênant, et, dans tous les cas, il préférait se donner un point à fixer pour ne pas… loucher. Il le questionna du regard un instant avant de le glisser au plus loin possible avec ses mains, s’occupant du reste du chemin avec ses jambes, laissant le vêtement retomber au bout du lit avec ses pieds. Il tira alors la couverture par-dessus leurs deux corps et inversa les positions, se plaçant au-dessus de lui. Il se colla à lui et vint lui piquer un long – mais doux – baiser avant de se redresser, posant ses mains contre son torse et prenant soin de s’asseoir au bas de son ventre pour ne rien voir. Oui, bon, autant avait-il envie de voir ce qui se trouvait là, autant ne savait-il pas vraiment comment réagir et cette situation le gênait. Ridicule, mais on ne pouvait que s’y attendre. Il posa finalement ses doigts sur ses paupières et se redressa. « Je mh... fermes les yeux. Ne regardes pas. Uh Wan, s’il te plait.» Il fronça les sourcils, fit la moue, et fit glisser son bas de pyjama.

Il se retrouva alors bientôt nu comme un vers contre l’autre, qui, lui aussi, l’était. Malgré tout, il n’osait pas réellement se coller. Le massage que devait lui faire Jun Wan avait bien dérivé depuis, et l’idée que ce n’était pas du tout une bonne idée de laisser les choses entre les mains du plus vieux ne lui avait même pas traversé l’esprit. Évidemment, tous n’étaient pas si pervers que l’autre. Mais c’était tout de même de sa faute… juste un peu, hein. Il se glissa lentement contre lui et posa ses lèvres au creux de son épaule, posant quelques baisers le long de son épaule, de son cou, un peu partout contre son torse avant de changer à nouveau les positions, se retrouvant une fois de plus au dessous. De toute évidence, il se sentait beaucoup plus à l’aise au dessous, même si, encore une fois, cela signifiait qu’il laissait le contrôle à l’autre. Il écarta tout de même les cuisses pour que l’autre reprenne sa position, laissant un soupire mourir contre sa peau lorsqu’il prit place, sentant son cœur reprendre un rythme beaucoup trop rapide, frapper douloureusement contre sa cage thoracique et son souffle perdre sa régularité à nouveau. Il leva la tête et murmura son prénom, son nez caressant presque tendrement sa joue. Il posa un baiser sur sa tempe avant de retourner à son oreille, murmurant volontairement contre celle-ci les mots suivant. « Et maintenant tu... qu’est-ce qu’on... mh, fait ? »

Il pouvait déjà sentir le corps de l’autre frémir contre le siens, ses idées se faire plus incohérentes chaque seconde qui se passait et ses doigts se faire plus insistant contre son corps. Il pouvait d’ailleurs déjà observer les changements sur le corps de l’autre, ses yeux qui se fermaient et… ses mains qui se resserraient avec force contre ses hanches, son bassin qui se pressait contre le siens, ses mouvements de plus en plus précis et son membre qui se glissait inlassablement contre le siens, lui faisant perdre la tête à son tour – d’une façon complètement, totalement immonde. Il ravala sa salive, cambrant lentement le dos, sa tête retrouvant l’oreiller sous lui et ses paupières tremblantes. L’air semblait manquer à ses poumons mais sa tête ne faisait pas le lien, même son cerveau se fichait complètement de ses besoins vitaux à l’instant. Parce qu’il semblait que ses besoins vitaux, en ce moment même, étaient tout autre. Quelque chose qu’il n’aurait probablement jamais imaginé désirer de la sorte, désirer autant, vouloir à ce point. Ses lèvres s’entrouvrir, laissant un gémissement passer tandis que l’autre y allait beaucoup trop fort, beaucoup trop rapidement, beaucoup trop précisément pour le plus jeune, qui avait peine à suivre son rythme. Alors… si lui était si prêt de la fin, Bo n’en était pas très loin non plus, les fantasmes en moins dans la tête et les touchers en plus réalistes. Parce qu’ils étaient vrais et qu’il n’aurait jamais pu le sentir aussi prêt qu’il ne l’était en ce moment. Et que cette simple idée suffisait à le porter sur un petit nuage, très haut, à faire tourner sa tête, à faire couper son souffle et à laisser les quelques sons s’échapper si aisément de ses lèvres. Les gémissements que s’imaginait le plus vieux n’avaient probablement jamais été aussi réalistes, d’ailleurs, puisqu’il ne les imaginait probablement même pas eux non plus. Il murmura son prénom, alerté, alertant, tentant de le supplier d’arrêter sans réellement avoir la force de le faire parce que s’il continuait… s’il continuait comme ça, tout serait probablement gâché et beaucoup trop rapidement – non ? Ou peut-être que c’était dans ses plans, peut-être que… Je. Huh. il ouvrit soudainement les yeux. Si lui n’avait pas eu la force de lui dire de stopper tout, l’autre l’avait fait si brusquement que le retour sur la planète terre avait presque été trop dur à supporter. D’ailleurs, parlant de quelque chose qui est dur – il pinça les lèvres et resserra ses genoux contre le corps de l’autre, ravalant à nouveau sa salive tandis que ce dernier ouvrait lui aussi les yeux. Il ne put s’empêcher de rigoler à son tour, même si son rire, lui, était beaucoup plus faible, tremblant. Son entrejambe se trouvait être en feu. D’ailleurs, c’était bien la première fois que cette partie de son anatomie semblait être… mh – au point d’en faire mal. Un mal qui n’avait rien d’agréable, auquel il aurait voulu mettre fin tout de suite mais pourtant, il n’en avait pas réellement envie. Le sexe était-il toujours aussi complexe – aussi contradictoire ? Ou était-ce seulement le jeune homme avec lequel il se trouvait qui… non, en fait, c’était de sa faute, il n’avait absolument aucunement le droit de blâmer le plus vieux pour quoi que ce soit dans ce cas-ci. Il hocha doucement la tête lorsqu’il s’excusa, murmurant la suite, comme si c’était un secret entre les deux ; « Ne t’excuses pas… c’est… normal… je crois ? Hmm. »

C’était la première pour beaucoup de choses, au final. Parce qu’il ne se rappelait pas non plus avoir déjà été aussi rouge que cela de toute sa vie, pas même lorsqu’il était jeune. Rouge tomate, maintenant il pouvait dire qu’il savait ce qu’était cette expression. Du moins il en était certain. Ses joues brûlaient – mais pas seulement ses joues, en fait, son corps en entier semblait brûler chaque fois que l’autre respirait, qu’il le touchait, qu’il posait ses lèvres et même… même lorsqu’il parlait, de longues et tortueuses vagues d’excitation traversaient son corps, de ses orteils à sa tête mais particulièrement – particulièrement au creux de son ventre, faisant frémir son membre autant que ses doigts contre la peau du plus vieux et ça, ça aussi c’était réellement gênant. Cela dit, un sourire dessina tout de même les lèvres du brun lorsque l’autre affirma que ce n’était pas du tout une bonne idée que de lui laisser le choix de ce qui devait se passer par la suite. En effet, ce n’était pas vraiment la chose à faire, puisque c’était à Bo de décider de ce dont il avait envie ce soir et jusqu’où il était prêt à aller. Pas à Jun Wan. Mais, au final, c’était Jun Wan le guide, pas Bo. Et il ne savait guère ce qui était possible ou ce qui ne l’était pas. Ni ses propres limites. Dans tous les cas, il savait ce qu’il n’avait pas envie de voir se passer ce soir – qu’inconsciemment, il avait envie, peut-être, mais juste un peu. Pour le moment. Un peu. Mh. Son dos se cambra alors qu’il l’attirait à lui, pressant à nouveau son bassin contre le siens, ses poings se refermant presque douloureusement contre le drap, ses yeux clos. Sais-tu à quel point c’est – mh. Difficile pour moi de me contrôler ? Il soupira, ses ongles glissant le long de son dos, laissant – sans regret – de longues marques rouges vives apparaître contre sa peau. Il ravala sa salive et remonta ses jambes le long de son corps, ses pieds se croisant dans son dos pour le ramener un peu plus à lui tandis qu’il cambrait toujours le dos. « Et toi... sais-tu à quel point c’est difficile de tenir à sa virginité avec un Jun Wan dans son lit ? »

C’était sorti tout seul. Oui, bien sûr que c’était sorti tout seul. D’ailleurs, l’instant où ces mots quittèrent ses lèvres, il sembla étonné lui-même de ses paroles. C’est comme si elles avaient poussé elles-mêmes, qu’elles avaient demandé elles-mêmes à être prononcées, qu’elles lui brûlaient la langue et qu’il n’avait pu les retenir – que c’était le seul moyen de soulager ce dit « brûlement. » Un Hmpf. vint après ces dites paroles lorsqu’il agrippa une de ses fesses. Comment pouvait-il tenir tout ça sans rien faire, sans rien dire – combien de temps encore pouvait-il tenir tout simplement ? Parce qu’il fallait l’avouer… c’était de la torture. De la torture à l’état pur et même si son subconscient souhaitait plus que tout aller jusqu’au bout, une autre partie de lui-même s’acharnait à lui rappeler qu’il n’était pas prêt et qu’il ne devrait même pas penser à poser ses yeux sur lui encore ! Sa main droite se glissa jusqu’à sa nuque, appuyant contre sa tête pour attraper ses lèvres qu’il mordilla automatiquement, les martyrisant autant qu’il le pouvait sans même lui donner ne serait-ce qu’un baiser. Même si c’était bien la seule chose qui les liait correctement à cet instant. « Me. Prendre sur place ? Mmh. Wan c’est vulgaire. » Il lui donna enfin un baiser avant de grimacer. Ça le rendait drôlement mal à l’aise que de l’entendre parler de la sorte. Au fond, c’était comme s’il venait de détruire tous les tabous qui semblaient s’être empilés dans la tête du plus jeune. En une seule phrase – qui ne signifiait probablement pas plus de choses que « j’expose librement mes fantasmes » – Wan avait détruit ces tabous.

Mais bien sûr, idiot, qu’il avait envie de ça et particulièrement ça et qu’il pense à toi de cette façon. Pourquoi est-ce que ça le rendait mal à l’aise, alors ? Évidemment – évidemment, sa mère ne lui avait jamais parlé de ça. Ce n’était dans aucun bouquin, ça. Le sexe entre homme et ses débouchés, chapitre trente-six, la sodomie et ses biens-faits sur l’humain. Non, il n’avait jamais vu ça. Son dos retomba alors doucement contre le lit, sa main se glissant le long de son torse, descendant jusqu’à son nombril avant de remonter le long de son torse. Il baissa la tête une seconde, fermant les yeux avant de remonter la tête. Ne pas regarder, sous aucun prétexte, ce n’était pas le temps – peut-être, en fait, au final, qu’il s’était déjà créé ses limites sans vraiment y penser. Il posa son regard dans celui de l’autre et mordilla le coin de ses lèvres. Il remonta lentement son corps contre le siens. Et s’il avait envie de tester – ce n’était pas mal, non ? Sans le dire, innocemment, sans que l’autre ne le remarque. Et s’il avait envie de savoir si ça l’excitait vraiment, à quel point ça l’excitait… ce n’était que statistiquement, donc. C’était dans son apprentissage, il découvrait et c’était la seule raison pour laquelle présentement il appuyait contre le corps de l’autre et positionnait ses fesses directement contre son membre. C’était également la seule et unique raison pour laquelle il le laissait glisser son membre entre celles-ci mais ça c’était optionnel. Il avait baissé la tête une seconde, fixant son épaule avant de la redresser pour chercher le changement, positif ou négatif, dans les traits de son visage. Alors – alors c’était si excitant que ça ? Il pinça les lèvres et glissa sa main contre sa joue, essuyant les quelques goûtes humide qui perlaient contre sa tempe et son front, posant ses lèvres tout prêt de son oreille. Ce n’était que statistique, science, découverte et… curiosité. Principalement curiosité. Ne devait-il pas savoir à quoi s’attendre après tout ? Il se pressa doucement contre lui, sa langue passant contre sa peau avant qu’il ne murmure ses questionnements. « C’est. Vraiment excitant – à ce point ? Tu… veux faire. Ça. Enfin, tu y penses et – c’est… comment ? Qu’est-ce que ça. Fait. Tu… tu veux bien en parler ? Je. Je sais que c’est idiot, tu n’es pas obligé de. Mais c’est juste. Mh. »

Je suis exactement le contraire du genre de personne qui entre dans tes critères et pourtant c’est ce qui t’excite et c’est moi qui est dans ton lit et pas quelqu’un d’autre. Pourquoi?


Il n’avait pas tort. Pourquoi ? Pourquoi lui et pas quelqu’un d’autre ? À la base, la réponse était très simple : parce que c’était, évidemment, le premier, le seul et l’unique jusqu’à présent à n’avoir posé ses pattes sur lui de façon si… si ingrate, oui. Le premier à avoir osé tout simplement. Normalement, on lui aurait demandé. On aurait été poli et on aurait fait attention à ne pas le traiter d’une façon trop… dégradante, ce que Jun Wan ne se forçait pas à faire et pourtant – pourtant, tout ce qu’il aurait cru pouvoir être dégradant semblait soudainement très naturel avec Jun Wan. Alors la raison pour laquelle c’était lui, comme ça… lui dans son lit, contre son corps, qui l’excitait et qui lui faisait perdre la tête – mh. Il avait sa petite idée. Ça le ramenait toujours à la même raison, mais… mais il était convaincu que c’était parce que chez l’autre, c’était naturel. Et même si Wan n’y croyait pas lui-même, il avait effectivement un charme irrésistible, quelque chose de craquant. Quelque chose qui l’empêchait de le repousser. Quelque chose qui faisait drôlement battre son cœur, s’emballer ridiculement lorsqu’il souriait. C’était un tout, dans la personne qu’il était et qu’il n’était pas à la fois. Parce qu’au fond… Bo savait le reconnaître : c’était une bonne personne et il tentait tout ce qu’il pouvait pour arriver à vivre dans – cette jungle – cette immonde société - … ce monde. Alors, pourquoi ? Parce qu’il était lui tout simplement. Et qu’il savait respecter ses valeurs malgré la difficulté qu’il éprouvait à trouver la force de patienter – il prouvait, dans tous les cas… que ça valait tout de même quelque chose d’attendre. Il lui adressa un mince sourire et, malgré toutes ses réflexions, il n’arriva pas à dire quoi que ce soit qui ressemble une seconde aux raisons qu’il s’était faite – n’était-ce pas le raisonnement d’un jeune garçon un peu naïf face à son premier amour ? Probablement le prendrait-il comme ça. Parce qu’un premier amour ne durait jamais très longtemps, que c’était naïf, sans aucun sens, sans aucune valeur – c’était ce qui le gênait. C’était pourtant faux – non ? Mh. Il posa son index contre ses lèvres et lui adressa un mince sourire. « Parce que… je ne sais pas. » Il pinça le nez du plus vieux et tira la langue. Et lui, alors, pourquoi était-il si patient s’il croyait à ce point qu’il trouverait quelqu’un de mieux ? pour qui se prenait-il exactement pour décider du fait qu’il n’était pas assez bien ou alors que Bo voudrait nécessairement aller ailleurs après toute cette torture, cette attente ? Rien n’était joué encore. C’était presque irrespectueux !

Sa plainte le ramena sur terre, ses yeux s’écarquillant doucement tandis que l’autre semblait vouloir passer un message – une erreur ? Il avait fait une erreur en… ses yeux se refermèrent à nouveau, ses fesses se resserrant légèrement alors que l’autre bougeait lentement contre lui, se pressait contre lui et – l’effet était toujours aussi étrange. Pire cette fois, même, en fait. Il cligna des yeux et redressa la tête, son regard venant se poser directement dans le siens alors qu’il passait ses mains contre son visage et tentait de ne rien faire de trop poussé ou – en fait, il était paralysé. Voilà. Il n’osait plus bouger et il se sentait complètement ridicule mais ça… ça, c’était toujours comme ça, alors ce n’était même plus étonnant lorsqu’il se sentait ridicule. Il l’était au fond, non ? tu vois c’est un peu comme Mm. Délirant. Délirant. Excitant. Il laissa enfin une douce plainte traverser ses lèvres lorsque les ongles de l’autre s’enfoncèrent dans sa peau, son souffle se coupant une fraction de seconde lorsqu’il se pressa un peu plus fort contre lui. Il frémit involontairement lorsque l’autre vint poser sa main au bas de son ventre, son membre se glissant contre celle-ci sans cesse alors qu’il bougeait, sa tête commençant à tourner doucement. Il dut mordiller l’intérieur de sa joue avec force lorsqu’il vint à nouveau titiller un téton, se forçant à ne rien laisser passer entre ses lèvres. Était-ce si bon qu’il le prétendait ? Parce qu’honnêtement, il ne pouvait le savoir tant qu’il n’avait essayé, il ne pouvait… mais lorsque le membre du plus vieux se pressait contre lui, entre ses fesses, il ne savait exactement où mais quelque chose le titillait. Quelque chose semblait le – il soupira. Puis ses jambes se resserrèrent contre son corps et ses ongles descendirent à nouveau le long de son dos. des étoiles, des millions d’étoiles qui s’amuse à t’emmener haut dans le ciel. Malgré tout, un sourire réussit à trouver son chemin sur ses lèvres.

« Alors tu me feras découvrir ? » Il cligna lentement des yeux avant de poser son regard dans le siens, sa langue glissant doucement contre sa lèvre supérieure. Ces mots n’insinuaient-ils pas qu’il n’avait pas l’intention d’aller vers une autre personne ? Son dos se cambrait toujours même s’il ne comprenait pas tout, même s’il n’arrivait pas totalement à imaginer ce dont il parlait, même si l’idée en tant que telle, elle, elle était plus qu’étrange à ses yeux. Jusqu’à maintenant, l’idée de faire plaisir à l’autre plus que de voir ce qu’il y avait de bien – pour lui – dans cet acte lui traversait l’esprit. Voir les réactions sur le visage de l’autre, savoir qu’il le voulait à ce point, savoir qu’il pouvait le rendre fou seulement en écartant un peu les jambes devant lui et pourtant il n’y voyait rien de dégradant. Juste un besoin incontrôlable, inexplicable mais intriguant. Quelque chose qui venait le titiller au plus profond de lui-même, le poussait à en demander plus et à repousser ses limites – uniquement pour voir l’autre en demander plus à son tour et le lui dire, encore une fois, qu’il le voulait. C’était bien la première fois dans toute sa vie qu’on ne lui disait ce genre de choses, c’était donc… normal. Du moins il croyait. Il se redressa doucement, s’appuyant sur un coude, son autre main ne lâchant pourtant pas sa nuque. Il appuya contre sa tête, son front se posant contre son épaule tandis que ses lèvres retrouvaient son oreille. Il avait rapidement deviné que son oreille était une zone sensible chez lui – y en avait-il d’autres ? Malgré lui, il appuya son bassin contre le siens, dans une demande silencieuse d’en savoir plus. Il murmura quelques mots à son oreille, un peu pêle-mêle, mais tout ce qui importait c’est ce qu’il lui demandait, supplique très claire. Qu’il lui en dise encore plus, tandis que le désir de savoir, de connaître se développait au creux de son ventre. Il mordilla le lobe de son oreille et bougea sous lui, son membre glissant contre sa peau, ses dents se refermant un peu plus fortement contre sa peau. Sa tête retomba contre son épaule et il resta immobile un instant avant de le repousser, échangeant les positions pour se retrouver au-dessus de lui, ses fesses se posant exactement au bon endroit – ou au mauvais, peut-être. Ses fesses se resserrèrent volontairement contre son excitation alors qu’il observait son visage, toujours avec ce qui semblait être une curiosité de plus en plus malsaine, cette malice qui lui revenait inconsciemment. Sa langue se posa contre sa clavicule, glissant le long d’une veine sur son cou pour s’arrêter sous son oreille, ses mains se posant de chaque côté de sa tête. Il redressa alors la tête pour observer le visage de l’autre, ses traits torturés se transformer doucement tandis qu’il posait ses mains contre son torse et bougeait lentement son bassin contre le siens, laissant son membre glisser lentement, très lentement, toujours entre ses fesses.

« Tu transformes tous les gens que tu rencontres en espèce de pervers comme toi ? » Il lui adressa un dernier sourire, digne d’un gamin qui venait d’apprendre à lacer ses chaussures. Puis il redressa la tête du plus vieux en poussant contre son menton avec son nez, glissant ses lèvres le long de sa gorge.